L'hôtel de verre

Bon. C'est chiant quand t'aimes bien une autrice et que tu sors mitigé du dernier bouquin publié. Tu sais ce petit sentiment "je suis déçu d'avoir été déçu". L'Hôtel de Verre n'est pas mauvais pour autant, loin de là. Il reprend d'ailleurs le même exercice que pour Station Eleven ; des personnages qui se croisent à des intervalles temporelles assez éloignées et dont les actions ont des conséquences plus ou moins importantes sur la vie de chacun. C'est pourquoi j'ai pris malgré tout un plaisir à lire ce dernier roman. Malheureusement le sujet ne m'a pas autant intrigué que l'ouvrage précédent. Je me rends compte en voulant écrire ce retour, qu'Hôtel de Verre est très difficile à résumer tant il part dans tous les sens et qu'on ne peut pas le réduire à un principal sujet. C'est sa complexité à le résumer qui le rend à la fois intéressant mais qui lui porte également défaut. J'ai dévoré les 100 premières pages d'une traite, ai fait une pause de deux semaines, et l'ai repris pour le terminer sans avoir envie de m'arrêter. La sensation du livre qui traîne sur la table de chevet et qui te balance un "termine-moi, steuplait ! poto termine-moi, le dénouement te plaira, juré !", ça vous parle ? Ben voilà, j'ai tenu deux semaines, sans pour autant lire quoique ce soit en attendant, histoire de ne pas lui faire d'infidélités. Je dirais donc que ce roman est fastidieux ; il appâte grâce à une bonne intrigue dès le début, puis s'égare vers des chemins complexes, denses, qui laissent paraître un certain malaise, voire de l'ennui, pour au final comprendre toute la gymnastique de l'auteure et ce pourquoi elle est passée par là afin de nous régaler d'une fin troublante, froide de désespoir (donc très très belle en ce qui me concerne).

Emily St John Mandel m'avait enthousiasmée avec son précédent roman, Station eleven, qui se déroulait dans un contexte post-apocalyptique teinté de science-fiction. Sur ce nouveau roman plane l'ombre de Bernard Maddoff. Nous sommes immédiatement plongés dans un univers très feutré, assez typique de l'autrice, et nous promenons d'un personnage à l'autre selon une logique et une temporalité très particulières qui nous emportent dans l'histoire sans jamais nous perdre. Je suis, à nouveau, totalement séduite par cette écriture et cet art du récit.

Ce roman débute et se termine de la même façon : avec la mort d’une femme prénommée Vincent. Que s’est-il passé ? Au cœur de ce récit trône l’hôtel Caiette, perdu sur l’île de Vancouver, en pleine en nature, uniquement accessible par la mer. Un havre de paix aux vitres de verre séduisant les plus riches, mais qui sera pourtant le noeud de cette intrigue. J’ai terminé ce roman il y a un mois au moment où j’écris ceci, et je me rends compte que j’ai du mal à le résumer. C’est un vrai puzzle littéraire qui s’étale sur plus d’une trentaine d’années. Il traite de divers sujets de société, comme me l’a décrit Samuel de chez @la_kube : « l’amour, la possession, l’argent, la fidélité et le mensonge ». Personnellement, si je devais définir ce roman en un mot, je choisirais « escroquerie » 😉 Malheureusement, je n’ai pas été happée par cette histoire trop « puzzle » à mon goût, que je décrirais à la fois comme trop compliquée, à la fois comme trop fade. Deux adjectifs opposés qui malgré tout résument mon étrange ressenti. ★ ★ ☆ ☆ ☆

Après avoir lu Station eleven, j'attendais avec impatience la découverte du dernier roman d'Emily St.John Mandel: L'hôtel de verre. Je suis une nouvelle fois charmée par le style d'écriture qui propose des points de vue et des temporalités différents ainsi qu'une galerie de personnages qui ont tous un lien avec le milliardaire américain Jonathan Alkaitis.

L'affaire Madoff racontée de l'intérieur