La terre

S'écartant de la méthode scientifique propre au Naturalisme, Zola offre un portrait caricatural de la paysannerie dans une ode fantasmée et franchement cruelle à la Terre. « Personnage énorme, toujours présent, emplissant le livre », celle-ci domine le récit autant qu'elle subjugue les hommes, réduits au rang d'insectes pathétiques. Accusé de dégrader son talent et de produire de la pornographie pour faire grimper les ventes, le Maître déclenche avec ce brûlot les foudres de ses détracteurs comme de ses plus fidèles disciples. Fort heureusement, ces cris d'orfraie sont justifiés : la Terre frappe un grand coup et sidère. Le monument naturaliste en restera à jamais tout entier ébranlé.

La singularité de ce volume XV des Rougon-Macquart réside dans le fait que Jean Macquart n’apparaît pas comme le personnage central du roman mais plutôt comme un adjuvant témoin de son temps et de sa classe. Les Buteau, Hourdequin, Lengaigne ou le père Fouan étant les représentants les plus réalistes de ce tableau monstrueux de la Beauce et de la dureté de ses hommes représenté ici par Zola. Un roman puissant, ancré dans son temps et qui annonce déjà la vie paysanne du XXème siècle. Superbe.

Un des Zola les plus durs que j'ai lu. Les sujets sont difficiles et sont d'une violence inouïe. Les personnages sont décrit avec finesse malgré leur brutalité. Cette lecture restera gravée j'en suis certaine. Attention quand même tw: viol, violence physique et mentale