Le démon de la colline aux loups

J'écris rarement un avis de lecture sur Gleeph, j'utilise l'appli plutôt pour mon organisation personnelle mais alors ce livre!!! Une bombe! Je l'ai choisi en audio et je n'ai aucun regret: je ne pense pas qu'il y ait moyen de faire mieux que la combinaison suivante: histoire incroyable + talent de Dimitri Rouchon-Borie + voix d'Hervé Lavigne + talent de lecture. Un texte magistral, dur comme j'en ai rarement lu (et pourtant je suis blindée) mais d'une beauté, d'une philosophie... Il faut s'accrocher mais c'est magnifique (à pleurer...), je ne pouvais pas le lâcher.

Wow... Je sais pas si on est prêt parfois dans une vie à lire tous les mots de Dimitri Rouchon-Borie dans ce livre. Il fait monter des trucs en toi, ça surgit tu sais pas d'où, et tu te bats à chaque page comme l'injustice, ça te lâche jamais, c'est collant comme un chewing gum en plein été. C'est vraiment bouleversant, Duke il quittera pas ma vie juste en fermant le livre, on peut pas sauver tout le monde, mais on peut pas les oublier non plus. Encore moins faire semblant de pas les voir. Merci Lou Knox pour ce conseil de lecture, c'est allé direct au milieu d'un croisement sensoriel (:

Je ne saurais par où commencer pour vous parler de ce livre. Sûrement par un avertissement et même 2. En premier, âmes sensibles s'abstenir. Enfin, une fois passé le premier chapitre, vous ne pourrez plus vous arrêter. Vous vous noierez dans ce flot de pensées, ce récit dur en arrivant parfois à remonter à la surface prendre une bouffée d'air avant d'être étouffé et espérer y trouver une lueur d'espoir... Lorsque j'ai refermé ce livre, je suis restée assise 5 bonnes minutes à réfléchir à ce monde, à son sens, au fait que certains naissent en tirant un mauvais jeu de cartes et que cette mauvaise main détermine notre destin. Mais j'ai aussi beaucoup pensé à la rédemption. Bref, Dimitri Rouchon-Borie nous livre pour son premier roman un livre sur la condition humaine qui vous hantera sûrement. Une vraie claque

Un premier roman violent que je ne recommanderai pas à tout le monde ; attention, vous êtes prévenus : âmes sensibles s'abstenir. Cette lecture dérangeante nous mène loin dans les recoins d'une enfance abusée, aberrante, ahurissante. La construction de ce jeune homme et de son démon, qui seront tous deux condamnés à mort. La langue de ce récit est simpliste, comme son protagoniste, écrite comme elle serait parlée, sans ponctuation, ce qui la rend d'autant plus puissante et percutante. Ce style, cette violence dans l'histoire ne sont pas sans rappeler "Né d'aucune femme" de Bouysse, si vous avez aimé l'un vous pouvez d'après moi vous attendre à apprécier l'autre. Une belle lecture, rapide et marquante mais qui n'est pas une partie de plaisir à chaque chapitre. "Et plus je recevais ces détails comme des cadeaux plus j'en cherchais de nouveaux et plus je m'enfonçais dans les plis et les replis de l'univers et j'oubliais tout et je m'oubliais moi et le Démon."

t’as déjà fait la rencontre d’une écriture qui ressemble comme deux gouttes d’eau à comment tu veux écrire toi ? je pensais que ça m’était déjà arrivé quelques fois mais jamais autant, une fois j’ai lu Simon Johannin qui m’avait émerveillé quand il racontait l’été des charognes et une autre fois où c’était Claude Ponti qui racontait comment c’était quand il était petit et qu’il avait eu les pieds bleus d’avoir marché dans la neige. dans le démon de la colline aux loups, Dimitri Rouchon-Borie fait la vie de Duke qui est un gosse très vieux qui est en prison sans qu’on sache vraiment pourquoi sauf dans les quelques pages qui viennent à la fin. il fait parler Duke un peu comme j’essaye d’écrire en ce moment ce qui est un style vous vous en doutez après on aime ou on aime pas mais c’est comme ça que j’ai appris à écrire alors j’ai fait que dévorer ce récit. ça va être dur de lire certains passages à cause de la violence et de ce qui se passe entre les lignes, parce que tout ce qui arrive arrive à des enfants, que ce sont des situations qui font la révulsion et l’incompréhension et que toujours on s’emporte quand il est question de ces choses là. il va falloir une sacrée dose de contrôle de soi pour continuer à lire sans que la pisse vienne dans les yeux mais c’est comme ça, ça arrive et ça sert à rien de se cacher pour oublier que ça existe. 

ça oscille entre la philosophie bienveillante qu’ont certains gosses sans savoir qu’ils sont en train de philosopher et la crasse du manque de bol, des trajectoires mal calculées, des prédestinations dont on voudraient se débarrasser mais qui finissent quand même par rattraper. je sais pas si vous comptez lire ce roman un jour moi tout ce que je sais c’est que je remercie les personnes qui me l’ont placé sur mon chemin de vie. c’est le genre d’écriture et d’histoire qui vous marquent à vie, même si vous oublierez les phrases au fur et à mesure, il restera toujours l’olfactif et je vous jure que c’est pas possible que ça s’en aille à un moment. (j’tiens quand même à redire que c’est une des meilleures lectures de cette putain d’année)