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Résumé
En 1968, Jacques fuit Nice, la ville où il a vécu enfant, aux côtés de son épouse Lucie. Jeunes professeurs, ils se mêlent à l'effervescence parisienne. Jacques trouve alors la force d'être enfin lui-même et se laisse aller à son désir pour les hommes, quittant son cocon familial pour vivre sa vie. Au début des années 1990, il meurt du sida. La narratrice, sa fille Constance, raconte son histoire.
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13 avis sur ce livre
- SudOuest- 12/02/2021De la tendresse, de la mélancolie, mais pas de sensiblerie.Au départ tout est « normal». Jacques et Lucie. Un jeune homme, une jeune femme, qui se rencontrent à Nice, leur ville natale, durant les années 1960. Tous deux épris l’un de l’autre, mais aussi d’art, de musique, de littérature, ils se marient et très vite la vie provinciale ne suffit plus à leurs désirs et les voilà à Paris, bientôt dans l’effervescence de mai 68. Une enfant naît, la petite Constance. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, promis. Sauf que s’aimer, se désirer, ce n’est pas ou pas seulement aimer ce qu’aime le ou la conjoint(e). Sauf que Jacques se sent enfin libre, libre d’être lui-même, ce qu’il a toujours su être sans se l’avouer tout à fait vraiment (a contrario de son jeune frère qui l’assume pleinement depuis toujours) : un garçon qui aime les garçons. Quelques promenades dans des lieux clandestins de rencontres nocturnes plus tard, un autre homme qui apparaît dans le paysage, et l’inéluctable se produit ; il quitte le foyer familial, sans perdre toutefois jamais l’affection réciproque qui le lie à ces deux êtres qu’il laisse, et notamment à sa fille. Le temps passera et Jacques en profitera pleinement, tant dans ses passions que dans sa vie amoureuse. Jusqu’à ce que s’éteignent les lumières, celles de la nuit d’abord, avec l’apparition à l’orée des années 1980 d’un virus d’abord nommé « le cancer des homosexuels ». Jacques meurt du Sida une dizaine d’années plus tard. Dignité Constance Joly, fille de Jacques, a bien grandi (si tant est qu’il soit possible de le faire lorsque l’on subit, jeune fille encore, cette sorte de deuil). La preuve, ce livre, « Over the rainbow » (hymne gay et Judy Garland, star queer s’il en est...), son second après un déjà très remarqué « Le matin est un tigre ». Entendons-nous, le label de « vérité » de ce récit n’est en aucun cas une garantie de sa qualité, ce serait trop simple (et pourtant trop de soi-disant écrivains pensent encore que cela vaut passeport pour la littérature...). Si ces pages émeuvent tant, c’est d’abord et avant tout par leur dignité, leur émotion bien sûr et la justesse de la distance qu’impose l’auteure entre son livre et son sujet. Car c’est bien dans cet « écart-là » que se niche l’authentique littérature. On songe en le lisant à l’admirable « Personne », de Gwenaëlle Aubry (prix Femina 2009), ou à la capacité d’incarnation de jeunes écrivains d’aujourd’hui, comme Arnaud Cathrine ou Sylvain Prudhomme. De la tendresse, de la mélancolie, mais pas de sensiblerie. « Over the rainbow » serre le cœur et sert les endeuillés.151
- MissChocolatine📚- 28/07/2021Un roman puissantConstance Joly signe un récit romanesque tout aussi touchant que lumineux. Un vibrant hommage à liberté des mœurs, à ces hommes et femmes qui dès le début des années 70 osent s’affranchir des diktats d’une société normalisée et où justement le hors norme est systématiquement jugé. Le récit se déroule entre le passé, le présent, des souvenirs celles de ce père, celle de cette petite fille maintenant adulte. La vie virevolte, joyeuse , insouciante et merveilleuse dans le milieu bobo parisien. Une famille unie qui se désunie dans les larmes, l’incompréhension et collant cette fastidieuse étiquette de tromperie. La vie continue chacun de leurs côtés et au milieu cette petite fille qui s’éveille dans ce monde plein d’interrogations. La maladie d’abord cachée, se révèle destructrice emportant ce sentiment de désolation suprême et d’impuissance. Constance Joly délivre un sublime message de tolérance et d’abnégation. La vie dans la mort, la mort dans la vie. Les remords, peut-être, l’espérance, certainement, mais surtout l’humilité transparaît de la plume de l’auteure. Un roman puissant qui puisse sa force au cœur d’un amour puissant perdurant malgré tout les tracas tout au long de ces années inoubliables qui ont forgé la femme qu’elle est devenue. Un roman qui se vit.30
- Lecoindesmots- 20/06/2021Déclaration d’amourJacques est décédé du sida au début des années 90. A cette époque, cette maladie était encore taboue, bien que sur toutes les lèvres. Des années plus tard, sa fille, Constance, nous livre ce récit, véritable cri du cœur et déclaration d’amour pour ce père parti trop tôt ; cet homme mort d’avoir vécu sa vie librement. D’avoir refusé de rester dans le moule dans lequel il s’était coulé. Constance nous retrace l’enfance de Jacques, la façon dont son frère, surpris au lit avec un autre homme, devra quitter le foyer familial, et combien cet événement cèlera son avenir : il lui est impossible de faire son coming-out auprès de ses proches. Alors, Jacques se marie et a une fille, Constance. Il se fond merveilleusement dans le moule. Seulement voilà, la réalité le rattrape. Jacques n’en peut plus de vivre une moitié de vie, loin de tout épanouissement personnel. Il aime sa fille, il a de l’affection pour sa femme, c’est certain. Mais ce mariage de convenance est devenu trop lourd à porter au quotidien. Certes, leurs échanges intellectuels sont d’une grande qualité, mais Jacques a besoin de plus. Il a besoin d’amour, du vrai. Pas un amour de façade et de convenance. Presque 30 ans plus tard, Constance Joly est prête à en parler. Elle éprouve même un besoin viscéral d’écrire ces quelques pages d’amour. Elle raconte l’attachement, les émotions, le besoin et le manque d’un père dans sa vie. Elle dit l’adolescence ingrate et comment ces années ne pourront jamais être rattrapées, pardonnées. C’est un témoignage d’une délicatesse immense et à la poésie infinie. Les mots d’une femme qui reste la fille de son père, pleine d’admiration et de tendresse pour cet homme parti trop tôt.20
- Mamely42- 07/05/2021ÉblouissantL amour d une fille pour son père ... qui a vécu une vie étouffée et qui a accédé au bonheur quand il s est enfin accepté. Dans une époque où l homosexualité est perçue comme un vice et le début du sida.20
- bo_em- 30/07/2023L'amour d'une fille à son père《Au Japon, on dit que lorsqu'une personne vous apparaît en rêve, ce n'est pas vous qui pensez à elle, c'est elle qui pense à vous 》 🌈 Over the rainbow de Constance Joly 👨👧 ⭐⭐⭐⭐⭐/5 Je suis sortie émue de cette lecture Un véritable récit (autobiographique) de l'amour d'une fille à son père. Un père qui a longtemps refoulé sa nature quitte à évoluer dans une vie ne lui correspondant pas pour ensuite s'en affranchir. C'est à travers ses souvenirs d'enfant, des photos recueillies dans une boîte où parfois les couleurs sont passées, que la narratrice du livre fait revivre son papa. Elle nous partage ses souvenirs avec celui qui s'est libéré de ses chaînes pour vivre sa vie d'homme amoureux d'un autre homme dans les années 80 où le spectre du VIH rôde. Elle renoue avec sa mémoire pour le faire vivre encore un peu, lui parler, se remémorer les heureux moments passés ensemble, les mauvais aussi que sont les années de maladie, ses regrets parfois (le dernier restaurant, le dernier lever du jour...) 《J'écris pour ne pas tourner la page. J'écris pour inverser le cours du temps. J'écris pour ne pas te perdre pour toujours. J'écris pour rester ton enfant. 》 Une très belle lecture, sincère, touchante, que je vous conseille.10
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