Les dépossédés : l'instinct de survie des classes populaires

Ayant vu, lors d’une émission de télévision, l’auteur présenter et parler de ce livre, je l’avais noté dans ma liste de « à lire à l’occasion » : ce sont les récents événements politiques qui l’en ont fait sortir. J’étais curieuse de voir l’analyse que Christophe Guilluy proposait, en sa qualité de géographe spécialisé en géographie urbaine.  Le sujet –déjà initié dans La France périphérique- en prise directe avec l’actualité fait consensus. Chacun peut constater dans son quotidien le déclassement qui ne concerne pas seulement les classes dites populaires, mais les classes moyennes. La vie devient de plus en plus difficile : délitement des services publics (chez moi la Poste n’est plus ouverte que trois jours par semaine avec des horaires très réduits, la gare a failli fermer, d’ailleurs il n’y a plus de personnel, que des automats…) difficulté pour obtenir un rendez-vous médical (ah Doctolib !!), fermeture de classes dans les écoles, baisse du niveau de l’enseignement dans les collèges et les lycées et surtout, impossibilité pour le commun des mortels de se loger correctement dans des villes (principalement en Province) où les locations saisonnières se sont développées à tel point qu’il n’y a plus d’alternative. En revanche, les solutions proposées par l’auteur sont sujettes à polémique et j’avoue qu’il m’a un peu perdue dans la dernière partie… Cet essai se lit facilement, est très abordable et a le mérite de pointer les dérives de notre système économique, social et politique.