Le papier peint jaune

Une histoire qui rampe sous l'horreur psychologique/fantastique ambiguë. La nouvelle est parue vers 1890 et est juste incroyablement moderne ! De par l'emprise masculine sur sa narratrice, qui, est étouffante, le propos de fond est assez discret et pourtant évident, surtout, toujours d'actualité. Femme non nommée, elle est toutes les femmes ou personnes perçues comme femmes. Assez court, dense, c'est à savourer. L'édition de Tendance Négative est interactive ! Je la recommande ! Aussi lisez peut-être plutôt le préface du début à la fin pour moins de spoil. PS: Vous aurez besoin d'un couteau

Ma meilleure lecture (en tout cas pour l'instant) de l'année ! 💛 Voici le journal d'une femme qui souffre de dépression. Comme souvent à cette époque (fin 1800 / début 1900), les psychiatres considèrent ces troubles comme typiquement féminins (comme la pseudo hystérie ou les troubles bipolaires), et recommandent les soins suivants : l'enfermement, le repos forcé, l'absence de stimulation extérieure ou intellectuelle. Ainsi, cette femme se retrouve contrainte par son mari et son frère (psychiatres) à rester alitée dans une chambre au papier peint jaune. Dans ce récit sans temporalité, cette femme observe ce papier peint, et en devient obsédée, jusqu'à le voir bouger, devenir vivant. Et c'est ainsi que cette femme, à l'origine atteinte de dépression, va voir son cas s'aggraver jusqu'à des hallucinations et de la paranoïa. Tout en nous entrainant avec elle. L'objet créé par les éditions @tendancenegative est tout aussi troublant que son contenu. Car comme cette femme, il faudra gratter et déchirer le papier peint pour venir à bout de ses secrets. Un chef d'oeuvre littéraire (inspirée pour une part de l'expérience de Charlotte Perkins Gilman elle même), qui a eu un réel impact sur le féminisme et la psychiatrie qui plus est. À lire absolument !

Une sacrée claque ce récit. Lu en une nuit. Beau, déroutant, dérangeant, critique et féministe. Une réflexion sur la dépression post partum, la condition des femmes et la psychiatrie de l'époque. Une poésie très visuelle qui a fait joujou avec mes entrailles. Qui plus est cette édition est absolument magnifique. À lire, relire et re relire !

Tout petit livre, tout fin, mais qu'elle puissance de texte...

Une nouvelle pour démontrer la nocivité des hommes sur la vie des femmes. A recontextualiser dans son époque et son propos mais qui parle d'infantilisation, de soumission et d'aliénation à l'homme qui sait mieux ... Très moderne.