Têtes hautes

En 1924 à Douarnenez, Angèle et sa cadette Yarig travaillent depuis petites entre la ferme de leur mère et les usines de Sardines en bord de mer. La même année à Paris, Carol et Suzanne, de famille bourgeoise, profitent des nuits parisiennes. Les chemins de ces quatre jeunes filles vont se croiser à plusieurs reprises. Notamment lorsque Angèle se retrouve obligée d'emménager au sixième étage et de travailler en tant que bonne dans la famille des sœurs parisiennes. En Bretagne, le ton monte lorsque les ouvrières se mettent en grève, se battant pour leurs droit et leurs salaires. Un mouvement s'organise, solidaire et puissant autour de ses femmes sous-payées et exploitées. A Paris, les sœurs se cherchent et tentent d'échapper à leur destinée marital, l'une par les études, l'autre par les soirées et l'opium. Ces quatre jeunes femmes, si justes et attachantes, nous emmènent dans cette époque d'après guerre, en plein bouleversement sociétal. Un roman incroyablement bien mené, aux sujets variés, pertinents et résonnants tellement juste à l'heure actuelle.

J'ai lu têtes hautes après avoir rencontré l'autrice à un salon du livre en Bretagne. Je pensais que ce serait bien, et c'était mieux que ça ! les apports historiques (surtout sur les penn sardines) sont intéressants et bien intégrés. la représentation intersexe est informée, clairement. la conclusion du roman tend à encourager, ce qui est important pour un roman jeunesse. je m'interroge par contre de cette classification ; pas sûr.e de qui l'apprécierait le mieux, enfant ou adulte. en tout cas, très bonne lecture.