Heureusement, elle n'a pas souffert

C'est un roman qui m'est difficile de vous chroniquer, tellement ce livre me parlé, il m'a prise aux tripes, des larmes se sont jointes à ma lecture. Cette histoire, c'est celle de ses parents, de la maladie, de la perte, du deuil et celui de ce vide indéniable qu'ils nous laissent. Nous ne sommes jamais vraiment préparés aux décès et la perte de nos parents, Bruce l'a fait avec délicatesse. Je ne sais pas si Bruce lira ses lignes, mais ce livre m'a fait prendre conscience qu'il est temps pour moi de faire ce deuil. Et de les laisser s'en aller, mais ma pensée chaque jour sera pour celle et ceux qui comme moi, on est anges qui sont partis bien trop tôt. Des mots qui ont apaisé les miens.

A travers le récit du décès de ses parents, Bruce Toussaint, journaliste, animateur de télévision et de radio française, questionne notre rapport à la mort au sein de la société. Pourquoi la mort dérange-t-elle dans les discussions ? Pourquoi parler de la personne disparue est malaisant ? Pourquoi toute cette omerta autour de la mort alors qu’on ne peut plus universel ? Bruce Toussaint perd son père puis peu de temps après sa mère, ces deux événements le heurtent à des questionnements, à la difficulté de faire son deuil dans cette société qui n’en laisse pas la place. Petit à petit, en reconstituant les derniers instants de ses parents puis en remontant leurs vies depuis l’enfance, l’auteur va reconstituer sa propre histoire et alléger son deuil. Un livre dédié à la mort, au deuil, à ceux qui restent.

Heureusement, elle n'a pas souffert 📄 216 pages Dans son premier livre très intime et personnel, Bruce Toussaint se confie sur deux épreuves très douloureuses qui peuvent résonner à tout un chacun, la perte de ses parents de manière assez brutale et inattendue. Pour l'auteur ce livre semble être un exutoire, un appel aussi à l'éveil des consciences parce que 3 jours de congés deuil après la perte d'un parent et le manque cruel de soutien psychologique autour de cela l'ont terriblement touché. Cela soulève la problématique des survivants, ceux qui restent, de leur désarroi, leur sentiment d'être seuls, abandonnés. Il le dit lui-même, il ne s'en remet pas et peu importe l'âge auquel on est soi-même touché par la mort d'un proche. C'est l'occasion pour l'auteur de remonter dans ses souvenirs et de nous parler de ses parents. Du décès empli de douleurs pour son papa et ensuite quelques années après de celui tragique et soudain de sa maman. J'ai versé quelques larmes il est vrai. Il faut dire qu'en tant qu'ancienne infirmière en cancérologie dermato, j'imaginais très bien la scène pour son papa 😥. Nous ne sommes pas égaux face à la mort et encore moins face à l'acceptation de celle-ci. Tout dépend notre personnalité, nos liens avec la personne décédée aussi. Truffé d'anecdotes familiales, le livre raconte les souvenirs d'un fils avec ses parents tant aimés partis trop tôt. Une belle histoire d'amour familial que je vous conseille grandement. ❓❔Vous lanceriez-vous dans cette lecture ? La mort reste-t-elle tabou en France ? Comme l'auteur, pensez-vous que le soutien psychologique des endeuillés reste pauvre en France ?