Ceux qui restent : faire sa vie dans les campagnes en déclin

Une sociologie accessible qui retrace les évolutions des sociabilités depuis les années 90 dans le Grand Est vers un cloisonnement actuel en clans et bandes de potes, faite de concurrence entre pairs et de solidarités exclusives. La réflexivité de l'auteur (qui vient lui même du milieu étudié) est intéressante.

Lecture facile et vivante grâce à l’alternance maitrisée entre exemples et explications théoriques. L’auteur nous fournit un aperçu des organisations et des dynamiques sociales des espaces ruraux en déclins. En toile de fond le néolibéralisme et le désinvestissement de l’état dans les zones rurales, fragilisant des sociétés pourtant déjà précaires. J’y ai retrouvé aussi un récit de ceux qui partent. Rare parole racontant la complexité d’un départ qui sonne souvent en réalité comme une condamnation et un rejet par son milieu d’origine.

Toute personne qui a grandit dans une campagne similaire à celle ci pourra reconnaître ces dynamiques sociales