La prophétie de Dali

Lorsque son mari abandonne la concession familiale, la solide et forte Wassa Magassa décide d’offrir un avenir meilleur à ses six garçons. C’est ainsi que Balla alors âgé de 6 ans débarque à Paris. Novice quant aux coutumes de ce nouveau pays, l’enfant est jugé inapte et se retrouve reléguer en classe de perfectionnement. De Kayes à Paris en passant par Bamako, Balla nous confie son histoire. L’un des thèmes principaux est évidemment l’immigration. Tout d’abord j’ai énormément apprécié l’hommage aux Tantines Atlas et aux Tontons Charlot (lire le livre pour avoir la référence) dont le courage et la bravoure n’ont d’égales. Si l’intégration semble plus simple pour les enfants elle ne se fait pas non plus sans à-coups car il faut apprendre à naviguer entre deux mondes : le “dehors” et la sphère familiale. La famille est un autre grand thème abordé dans ce livre. Comme dit précédemment, c’est suite à l'abandon de la concession familiale par son mari que Wassa Magassa décide de quitter le village pour offrir un avenir meilleur à ses fils. Tout au long de ce voyage elle pourra compter sur sa famille et un réseau de solidarité sans faille. Le proverbe dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant et la famille n’en a pas manqué. Néanmoins, il peut parfois être compliqué de trouver sa place au sein d’une fratrie et c’est le cas de Balla que l’on sent seul, incompris et fataliste face à la malédiction qui le frappe. Dali, l’amie djéli (griotte) de sa mère est l’un de mes personnages préférés et un personnage clé dans l’histoire du jeune Balla. La prophétie qu’elle prédit annonce un avenir radieux totalement à l’encontre de la malédiction dont il pense être frappé. Deux destinées s’offrent désormais à lui et il va devoir s’armer pour déjouer les coups du sort. Ce livre est pour moi un coup de cœur. J’ai trouvé l’écriture authentique notamment avec l’utilisation du kagoro. Un style d’écriture poétique avec de nombreuses références populaires. Les personnages sont attachants. J’ai beaucoup aimé l’énergie du roman de plus j’ai trouvé le parallèle entre la prophétie de Dali et le déterminisme social subtil et ingénieux.