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Résumé
Quand Lila emménage à Paris pour y étudier le droit, tout lui semble à portée de main. Pourtant, à la faculté, la réalité des rapports sociaux la rattrape. Ses camarades des beaux quartiers respirent l'assurance et la sécurité, elle enchaîne les petits boulots pour payer son loyer. Une situation qui la rend invisible. Alors, protégée par un pseudonyme, Lila commence à se prostituer sur Internet. Elle fixe le prix, rencontre des hommes choisis, aidée par ses consoeurs de la « putosphère ». D'abord enivrée de sa puissance, la jeune femme perd peu à peu le contrôle sur ce corps dangereusement étranger. En mettant en scène les rapports de domination et les fractures sociales sous le prisme de la prostitution, puis de la pornographie, Aure Hajar signe un roman bouleversant sur le conditionnement et la liberté de choisir sa vie.
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- Viviane.Dhoury- 12/03/2023Une plume percutanteQuand Lila aménage à Paris pour y étudier le droit, elle est vite rattrapée par la réalité de la vie étudiante si on n’est pas issue de bonne famille, mais d’une cité. De petits boulots en petits boulots, elle essaye de payer sa chambre de bonne, sa nourriture et donner le change face à ses copines huppées. Mais ce n’est pas chose aisée et et elle finit par se prostituer en devenant escort. Lila veut dire « la nuit en arabe », à croire qu’elle était prédestinée à mener une double vie… « Je contemplais ce corps qui n’en était plus vraiment un, qui n’était d’ailleurs plus vraiment moi, tout juste mon contenant. Cela me conforta dans l’idée que cette activité était temporaire et qu’un autre destin m’attendait : un jour, les gens me verraient. » C’est un roman percutant, écrit à l’aide d’une plume dure et incisive. Écrit à la première personne du singulier, l’immersion est immédiate dans le quotidien de cette jeune fille et on ressent toute la précarité de sa situation et la violence à laquelle elle est confrontée. Les hommes n’ont pas la part belle dans ce roman mais on ne peut que reconnaître certaines vérités énoncées au détour des pages. Elles sont cependant évidemment davantage dirigées vers le milieu de la prostitution et de la pornographie mais aussi du milieu politique. C’est un roman choquant et déstabilisant aussi par cette approche qu’a choisie l’auteure pour dénoncer les rapports de domination et les fractures sociales sous le prisme de la prostitution volontaire puis de la pornographie. Et il en devient bouleversant quand on sait qu’il est inspiré de faits réels.30
- Lectures_du_soir- 22/10/2024Sentir mon corps brulerJ'ai beaucoup aimé ce roman, et j'ai très envie de vous convaincre de le lire. Le sujet est grave, parfois lourd. D'escort girl a actrice porno il n'y a qu'un pas, et Lila va le franchir bien plus vite que prévu. Voici donc un livre écrit par une femme, à propos d'une femme, et probablement pour les femmes (mais messieurs, foncez, vous risquez d'apprendre deux trois trucs...). Nous suivons donc Lila qui, pour payer ces études et réussir à garder le même train de vie que ces amis parisiens, "décide" de se prostituer sur internet. Et toutes ces rencontres, tous ce qu'elle va subir, toutes ces discussions sur la putosphere, n'est ni plus ni moins que le reflet accablant de 'notre société actuelle. Rapport de force, soumission, dévalorisation, propension masculine à décider que les corps féminins sont leurs propriétés et qu' ils peuvent en disposer à loisir, remise en cause de la parole des femmes... Tout y est. En plus d'un sujet maîtrisé, et d'une réflexion engagée sur la domination masculine, @aurehajar a une plume tranchante, direct, aussi acérée que son regard sur le monde. Et au milieu de ces grandes dénonciations, il y a Lila. Lila c'est votre sœur, votre voisine. C'est peut être votre mère, c'est peut être moi. Lila c'est la volonté de s'en sortir, pas toujours sans failles. C'est la détermination et le besoin de se relever, toujours.21
- 1001chapitres- 16/10/2024Profondément féministeJeune étudiante issue d’un milieu populaire, Lila commence des études de droit dans une université parisienne. Elle réalise bien vite que ses maigres ressources ne lui suffiront pas pour exister parmi les étudiants aisés de la faculté. Un choix raisonné s’impose alors à elle: la prostitution occasionnelle, qui lui permettra de gagner correctement sans sacrifier d’heures d’étude. Du moins le croit-elle… S’ensuit le récit d’une aliénation inéluctable explorant les replis les plus sombres d’un société qui se veut libérée mais n’hésite pas à asservir les femmes. Dur. Aure Hajar a frappé à la bonne porte avec ce roman foncièrement féministe, sans aucune pitié pour les « bêtes », ces hommes qui consomment les femmes et s’approprient leurs corps. Elle a conforté mon ressenti face a la prostitution, mon profond respect pour les TDS et ma colère contre les clients qui considèrent le s3x3 comme un dû. Elle confirme aussi la cruauté de l’industrie p0rn0graphique traditionnelle à travers plusieurs scènes racontées avec une froideur chirurgicale. « Sentir mon corps brûler » est un roman fort et brutal sur l’oubli de soi. Je pensais, vu le thème, que sa lecture serait lente et un peu laborieuse mais j’ai enchaîné rapidement les pages, happée par les pensées de la narratrice. Une lecture indispensable pour qui s’intéresse aux mécanismes de domination dans notre société!00
- emilie_se_livre- 05/03/2023Un roman coup de poingDes fois il est difficile de trouver les mots tellement vous désirez arriver à convaincre les autres de lire un roman qui vous a tellement plu, surtout quand le sujet est assez difficile. Et dans ce cas, « difficile » est un euphémisme car il va être question de prostitution et de pornographie. Lila vient de rentrer en fac de droit à Paris, elle a grandi dans une cité de banlieue avec sa mère et la différence de milieu social avec les autres étudiants va lui sauter au visage. Au milieu de ses camarades financièrement à l'aise, elle va avoir du mal à s'intégrer et ceci, ajouté à la précarité de sa propre situation, va la pousser à prendre une mauvaise décision. Sous le couvert d'un pseudonyme, Lila décide de se prostituer en ligne. Bien évidemment, au départ, elle pense maîtriser la situation en mettant en place une certaine routine, mais petit à petit elle perd le contrôle et c'est une longue descente aux enfers qui va commencer pour elle… Je ne sais pas si c'est le fait que le roman soit écrit à la 1ère personne du singulier ou bien si c'est le fait d'être une femme mais j'ai ressenti une profonde empathie pour Lila qui va finir par dissocier son esprit de ce corps complètement déshumanisé et avili. Ce livre m'a bouleversée, certaines scènes sont vraiment très difficiles à lire, certaines m'ont même donné envie de vomir… Clairement dans ce roman les hommes ne se taillent pas la part belle : ils abusent et profitent de femmes en détresse psychologique, ils sont misogynes, violents, pervers… L'auteure nous a expliqué lors d'une rencontre visio que l'idée du roman lui était venue d'un constat qu'elle avait fait : autour d'elle, plusieurs femmes détestaient les hommes. Elle a donc cherché à comprendre pourquoi. C'est un roman coup de point qui dénonce de nombreux comportements à travers le prisme d'une victime. Car oui, malgré le fait qu'elle se soit retrouvée à emprunter ce chemin, Lila est une victime : on n'arrive pas là par choix, il y a souvent une fragilité, une fêlure que certains arrivent à déceler et à exploiter. J'ai aimé le style et la manière dont le sujet est traité, je ne peux que vous encourager vivement à lire ce livre. C'est le 1er roman de Aura Hajar et c'est une belle réussite !00
- Marie Nel- 04/03/2023Un récit percutant, bouleversant, coup de coeur pour la plume de l'autriceLorsque j'ai vu ce livre la première fois, j'ai tout de suite été emballée par la couverture, elle a un toucher spécial, en relief, j'ai appris depuis que c'était la marque de fabrique de la collection "Apparté" des éditions Eyrolles. J'ai aussi été intriguée par cette femme qui à la fois se cache et se dévoile, avec ce rouge et ce bleu qui se marient si bien. Après avoir lu le résumé, j'ai très vite eu envie de voir comment l'autrice avait traité le sujet. C'est un premier roman pour Aure Hajar, et après avoir refermé son livre, je dois dire qu'elle a mis la barre très haute et qu'elle a commencé vraiment très fort. Le sujet est très fort et dur, mais surtout, le style d'écriture est rude aussi, il colle parfaitement au sujet, l'autrice est directe dans ses mots, ne cache rien. Et j'ai vraiment beaucoup aimé son style, sa plume et sa façon de traiter le sujet. Ce sujet c'est la prostitution, et aussi la précarité des jeunes étudiants. Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire. On va faire la connaissance de Lila. C'est une jeune fille qui arrive à Paris pour suivre ses études de droit. Elle vient d'un milieu modeste, elle va se retrouver confrontée au train de vie des autres étudiants, il va falloir qu'elle trouve un moyen pour subvenir à ses besoins. Elle enchaîne les petits boulots mais c'est difficilement conciliable. Alors, Lila s'inscrit sur des sites pornographiques et devient escort. Elle prend un pseudonyme, Fleur, elle rencontre des hommes, gagne de l'argent. Elle est aidée par d'autres prostituées, qu'elle appellera la "putosphère". Elles s'entraident beaucoup. Plus le temps passe, et plus Lila se met en danger et gravit des échelons dans la pornographie, tout en essayant de continuer ses études. Le roman est divisé en trois parties qui représentent les trois stades atteints par Lila. Je ne peux malheureusement pas vous les révéler, je ne veux pas spoiler. C'est devinable, Lila va rentrer dans un engrenage qui la pousse à aller de plus en plus loin. Et en tant que lectrice, j'ai assisté impuissante à cette descente aux enfers. Je me suis très vite attachée à Lila, j'ai eu envie de lui parler, de l'aider, de la protéger. Je lui parlais parfois, je lui disais de ne pas faire ça ou de ne pas aller là, je la trouvais tellement réelle. L'autrice la rend très réelle d'ailleurs, et rend tout son entourage très réaliste aussi. Elle ne mâche pas ses mots, elle est concrète et décrit très bien la vraie vie.J'ai eu la chance de la rencontrer virtuellement grâce au club des lectrices Eyrolles, elle expliquait qu'elle s'était appuyée sur des faits authentiques, qu'elle avait rencontré des jeunes femmes ayant vécu la même chose que Lila. C'est ce qui fait que le récit est tellement vrai. Et qui le rend encore plus glaçant. Bien sûr, je ne suis pas née de la dernière pluie et je sais que tout ceci existe, mais le lire au travers d'un personnage rend le sujet encore plus marquant. Selon Aure Hajar, ce roman était au début un essai qu'elle a ensuite romancé. Son style d'écriture est tellement percutant, et en même temps très sensible. Elle ne dramatise pas plus le sujet qui est déjà très dur. J'ai beaucoup aimé sa plume, et j'ai bien ressenti tout le travail qu'elle avait dû faire en amont. Elle a mis cinq ans pour écrire ce livre, ce qui explique bien la justesse du propos. La narration à la première personne du singulier fait que je me suis encore plus attachée au personnage principal, j'ai été au plus près de ses pensées et de son ressenti. Et c'est parfois très compliqué. J'aurais quelquefois aimé prendre de la distance vis à vis de Lila. Mais c'est ce qui fait aussi l'intensité de ses émotions. Aure Hajar rend, à travers ce roman, un hommage vibrant aux femmes, à ces travailleuses du sexe, qui chaque jour sont confrontées à la violence des hommes, à leurs envies dévastatrices pour leurs corps, pour leurs âmes. Les violences sont à la fois corporelles et psychologiques. Bien sûr, je savais déjà tout ça, mais comme j'ai dit plus haut, le lire et le vivre au travers un personnage, c'est très troublant. Les hommes n'ont pas le beau rôle ici, ce n'est pas le propos. Il y en a des sympas, mais j'avoue que je retiens surtout ceux qui ont été les plus brutaux. Ce livre est un coup de coeur, pour l'histoire, pour le personnage de Lila, pour la plume de Aure Hajar, et pour toutes ces femmes qui subissent l'innommable. J'ai dû laisser reposer un peu avant de pouvoir écrire cette chronique, mes sentiments étaient à vif juste après la lecture. Après quelques jours, je retiens surtout la place et la parole qu'a données l'autrice à ces femmes bien souvent Invisibles. Je vais suivre Aure Hajar de près, j'aimerais beaucoup la lire à nouveau, pour un premier roman, elle a tapé très fort. Je ne peux que vous conseiller ce roman, il n'est pas tout le temps simple à lire, gardez une lecture plus légère à côté. Moi je l'ai lu d'une traite car je voulais savoir ce qui arrivait à Lila. Bien sûr, le sujet est difficile, et cela peut rebuter, mais je trouve qu'il faut lire ces histoires, pour rendre une sorte d'hommage à ces femmes, et surtout pour réaliser ce qu'elles vivent, ne pas les juger. On dit que c'est le plus vieux métier du monde, mais comme j'aimerais qu'il soit éradiqué...00
Il ne doit plus jamais rien m'arriver
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La malentendue
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Affaires de femmes : une vie à plaider pour elles
Anne Bouillon
L'indésir
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Cinq petites tristesses
Léontine Behaeghel
Les hommes manquent de courage
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