Quand Lila aménage à Paris pour y étudier le droit, elle est vite rattrapée par la réalité de la vie étudiante si on n’est pas issue de bonne famille, mais d’une cité. De petits boulots en petits boulots, elle essaye de payer sa chambre de bonne, sa nourriture et donner le change face à ses copines huppées. Mais ce n’est pas chose aisée et et elle finit par se prostituer en devenant escort.
Lila veut dire « la nuit en arabe », à croire qu’elle était prédestinée à mener une double vie…
« Je contemplais ce corps qui n’en était plus vraiment un, qui n’était d’ailleurs plus vraiment moi, tout juste mon contenant. Cela me conforta dans l’idée que cette activité était temporaire et qu’un autre destin m’attendait : un jour, les gens me verraient. »
C’est un roman percutant, écrit à l’aide d’une plume dure et incisive. Écrit à la première personne du singulier, l’immersion est immédiate dans le quotidien de cette jeune fille et on ressent toute la précarité de sa situation et la violence à laquelle elle est confrontée.
Les hommes n’ont pas la part belle dans ce roman mais on ne peut que reconnaître certaines vérités énoncées au détour des pages. Elles sont cependant évidemment davantage dirigées vers le milieu de la prostitution et de la pornographie mais aussi du milieu politique.
C’est un roman choquant et déstabilisant aussi par cette approche qu’a choisie l’auteure pour dénoncer les rapports de domination et les fractures sociales sous le prisme de la prostitution volontaire puis de la pornographie. Et il en devient bouleversant quand on sait qu’il est inspiré de faits réels.
Une plume percutante
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