Le mepris

Livre de Moravia écrit en 1954 où l’on suit la dissolution progressive du couple Emilia–Riccardo. Riccardo est un scénariste qui se perçoit comme un intellectuel dont la vocation est d’écrire des pièces de théâtre. Il est marié à Emilia, femme au foyer issue de la petite bourgeoisie, sans aucune éducation mais avec du bon sens. Comme dit le proverbe : « l’amour aveugle le mariage rend la vue ! » Emilia, a découvert que Ricardo est un homme flottant toujours pris dans ses élucubrations cérébrales et se contentant de subir les décisions des autres en se lamentant de sa propre impuissance et en accusant les autres. C’est un « Homme théorique », coupé du monde et des autres, incapable de communiquer et toujours pris dans une introspection inutile. Il est impuissant à vivre et de s’imposer. C’est une très belle histoire, mettant parfaitement en lumière la problématique d’une raison limitée à sa partie calculante qui, comme le dit Hannah Arendt à la fin des origines du totalitarisme n’a pas besoin du monde pour fonctionner. Au final, Riccardo n’est pas un monstre, c’est l’Homme postmoderne, amoindri jusqu’à la folie et méprisable. Une très belle lecture.

Livre bouleversant, un classique écrit en 1954, une véritable pépite. On entre dans le tourbillon de la vie d'un homme qui n'est plus aimé par sa femme. Des répétitions continuelles, un cercle de malheur et des réflections dont le personnage principal n'arrive pas à se débarrasser. On suit la descente au enfer d'un protagoniste qui ne comprend pas le tournant que sa vie a pris. Je le conseille vivement.

Bien que cette œuvre possède des qualités indéniables, je trouve qu’elle est trop simpliste. Godard, dans son film, a réussi à sublimer cette histoire et à la rendre plus intéressante et surtout plus belle.

Premier texte de cet auteur malheureusement méconnu que je lisais, quelle claque ! L'aspect relationnel et sociologique est évidement extrêmement important, comme tous les livres de Moravia, mais ici, c'est vraiment son écriture qui m'a tant touché. Le scénario est bon mais pas spécialement extraordinaire, c'est ici le style de Moravia qui est absolument poignant. Le dénouement est amené d'une manière si pure et belle que j'ai pour la première fois éprouvé de vives émotions à la lecture d'un livre. Oui, ce livre est une véritable œuvre qui mérite d'être lue par toute âme un tant soit peu sensible.

Ce livre est assez captivant et intéressant par les différentes interprétations du mythe d'Ulysse.