Le premier homme

Autobiographie, hélas inachevée, d’Albert Camus. On y découvre l’enfance du jeune Jacques Cormery, dont le père est décédé durant la grande guerre à l’âge de 28 ans, dans l’Alger populaire des années 20. Il grandit dans une famille très pauvre, ignorante, avec une mère et un oncle à moitié sourds. Heureusement, il est repéré par un instituteur qui l’élève a la culture et lui permet d’aller au lycée. De la le début de sa carrière. Paradoxalement, ce livre qui est son dernier est celui par lequel il s’orientait dans un nouveau style : il décrit son attachement à sa terre natale, ce qu’il doit à sa famille et notamment à son père qu’il n’a pas connu et à sa mère qui l’aimait éperdument mais sans avoir la capacité de le dire. Un très beau livre à lire.

Incontournable

Quand on connaît bien l'écriture de ce bon vieil Albert, ce livre semble être une anomalie. Terminé la phrase courte si chère à notre auteur, la simplicité et l'efficacité de la prose qui a en partie fait la renommée de Camus. Il souhaitait justement ce changement. Grand admirateur de Proust, il désirait, pour ce livre et le nouveau cycle qu'il devait ouvrir, se faire plaisir dans l'écriture, car ceux qu'il écrivait le méritaient, "écrire sur ceux que j'aimais" ; "et maintenant, la création peut-elle être libre ?". Un manuscrit magnifique, fascinant, dernière trace d'un auteur qui, enfin, s'apprêtait peut-être à ouvrir une part de son coeur à ses lecteurs. Bonne lecture ! ;) PS : Je recommande la conférence d'Agnès Spiquel donnée sur ce livre à l'académie de Nantes, trouvable en intégralité sur Youtube, elle est passionnante et extrêmement riche en informations.

Je l'ai trouvé d'une banalité assommante ponctuée d'erreurs compte tenu que l'ouvrage n'a pas été relu par l'auteur. Je ne comprends qu'il suscite autant d'intérêt.