Terrible : l'enfant, la jeune fille et la sorcière

"C'est pas si terrible que ca. Ca va aller. Tu vas t'en remettre"… On passe notre temps a essayer de relativiser les coups qui nous semblent parfois si durs. Puisque seule la mort est tragique, on se relève à chaque anicroche en espérant que les pas qui suivent seront plus sereins. Et puis parfois ca ne s'arrête jamais. Comme dans "Terrible - L'enfant, la jeune fille et la sorcière". On pense lire une sorte conte de fée, dans un monde où le bien fini toujours par l'emporter, où la dureté d'une situation est immédiatement adoucie par l'enchantement et l'on se trompe. Ici, chaque circonstance amène au pire. Et c'est même souvent de l'anodin que cela survient. Gaël Henry se plait a nous surprendre sans cesse dans la chute morbide de chacune de ses saynètes. Du petit animal écrasé par la gentille princesse, à la cruauté gratuite de la sorcière sur un personnage qui semblait s'installer en passant par la mort violente d'un prince inspiré dans l'ère metoo. C'est croustillant à chaque instant. On ne sait jamais trop ce que l'on va trouver en tournant la page. Et malgré tout ça, ca transpire de vie, de féminisme, de tolérance. De sorte à ce que soit presque adapté à tout âge. Les héros n'en sont pas vraiment, les soi-disant gentils se montrent finalement bien égoîste et sont punis comme tel, les inquiétants deviennent des appuis. Tout est un peu inversé ce qui rend cette lecture étonnante et rafraichissante. Et cela même, jusque dans le trait enfantin qui dénote avec la violence de certaines cases. Parce que les paradoxes sont nombreux. Entre les envies retenues pour "éviter le pire" et l'impression de vivre accentuée lorsque l'on sort des clous. Ici justement tout sort des clous, et si ca nous donne le sourire souvent, c'est surtout un appel a ne pas trop se cloisonner dans nos choix. Peu importe les conséquence parfois, l'important est de se sentir libre de vivre. Publié chez

Cela commence par un conte; celui de « Vassilissa-la-belle », communément appelé « Baba Yaga ». Une jeune fille de 15 ans et son frère se trouvent projetés dans un monde fantastique après s’être perdus dans une grotte… il y a donc la rencontre avec Vassilissa, la sorcière, la poupée qui fait tout le travail, etc. Et puis l’histoire continue, toujours dans ce monde étrange. Au départ, on pense avoir à faire à une réécriture du conte mais non, l’histoire s’en défait tout en gardant les personnages principaux des contes slaves avec l’apparition de Loup Gris. J’ai lu ce roman graphique d’une traite. Quelques images olé olé m’ont définitivement fait écarter cet achat pour des jeunes lecteurs mais ils raviront les jeunes adultes et les adultes. Mélange de traditions avec les références aux contes et de modernité avec le caractère bien trempé de l’héroïne.

https://fantasybooksaddict.blogspot.com/2024/05/terrible-lenfant-la-jeune-fille-et-la.html J'étais assez curieuse de découvrir cette œuvre qui s'inspire des contes. D'ailleurs, cela démarre gentiment lorsqu'Ana, une adolescente, part à la recherche de son petit frère Noé et se retrouve projetée dans un univers magique parallèle. Je ne suis pas hyper fan du graphisme mais il s'agit d'un élément très subjectif. Je reconnais toutefois, que j'ai trouvé intéressant le contraste entre les dessins que je qualifierais de plutôt jeunesses, et l'intrigue plus violente qu'elle n'y paraît. Celle-ci est très surprenante autant que les personnages que nous allons suivre ! Certains sont vraiment bêtes comme leurs pieds et malgré tout le courage et l'abnégation dont fait preuve l'héroïne, Ana, à leur égard, j'ai compris qu'elle finisse par laisser tomber et fasse des choix atypiques qui vont la conduire à une fin que je n'avais pas vu venir. Pour conclure, cette BD est un ovni. Cependant, c'est à double tranchant car soit le lecteur accrochera, soit il n'accrochera pas ! De plus, je la conseillerais davantage à un public averti et adulte à cause de certaines scènes explicites...