Dans le jardin de l'ogre

J'avais entendu Leïla Slimani parler de ce livre chez Augustin Trapenard et je savais qu'il était question de femme "libre" et désireuse, mais ne savais pas pour autant à quoi m'attendre en le commençant. Une fois la surprise du début passée, tant le désir, le charnel y sont décomplexés, j'ai personnellement lu une femme qu'on admire pour sa liberté – et la liberté de Leïla Slimani à l'écrire surtout – mais qui est prisonnière de ses désirs au fond, une prison qu'elle attise, qu'elle élargie parfois aussi, au reflet d'une réalité même si beaucoup s'en offusqueront. La fin est pour moi ouverte et me fait me questionner sur les limites des libertés qu'on inflige aux femmes, mais que l'on s'inflige à nous-mêmes aussi, à creuser... C'est, au-delà de l'histoire, le mérite qu'a eu Leïla Slimani de savoir en parler simplement, avec un rythme effréné, parfois haletant, parfois violent aux yeux de certains, sans tabou, qui m'a fait aimer ce livre.

Le livre se lit vite, facilement, il n’est pas mal écrit mais je ne peux pas dire qu’il soit bien écrit non plus. C’est intéressant d’appréhender le sujet de l’addiction au sexe dans toute sa noirceur, la triste réalité du malade, donc c’est un livre que je conseille même s’il lui a manqué quelque chose pour me marquer.

La plume de l'auteure est, comme toujours, juste et percutante. Un beau livre qui interpelle et dérange, à lire !

Après avoir été très marquée par "Chanson douce", j'ai lu ce premier roman de Leïla Slimani "Dans le jardin de l'ogre" paru en 2014 : Adèle, femme mariée avec un jeune enfant, doit recourir à des stratagèmes pour assouvir son addiction sexuelle. Besoin irrépressible qui dégrade ses relations avec le monde et l'entraîne dans une spirale infernale... Autant "Chanson douce" m'avait saisie par sa construction implacable et le caractère complexe et ciselé de chaque personnage, autant celui-ci m'a paru plus simple, moins fouillé, avec une fin qui tombe un peu à plat. L'écriture de Leïla Slimani est tout de même prenante et offre des personnalités insolites, qu'on essaye de comprendre malgré leurs côtés sombres.

Une fois de plus, Leila Slimani me captive par son écriture. Elle a un réel don pour décrire la détresse psychologique, les paradoxes et les scènes pathétiques. Ma curiosité pour le personnage d’Adèle m’a fait dévorer le livre en deux semaines (sûrement un record chez moi).