Celle que vous croyez

Qu’un roman puisse vous emporter et vous réveiller, c’est ce que prouve Camille Laurens avec Celle que vous croyez. Les pages respirent la volonté de désirer encore - malgré l’interdit social, le détournement des hommes pour des corps plus jeunes : désir du corps, désir des mots, désir de l’autre. Et son désir - qui mène pourtant le/les personnages au bord de la vie - est contagieux. Surprenant et haletant par la juxtaposition de différents niveaux d’énonciation, riche de références ténues mais qui donnent toute sa sincérité à la trame narrative, et des thèmes évoqués - être une femme, vieillir, écrire, désirer, attendre, identité personnelle, jalousie et culpabilité - j’ai profondément aimé et j’espère pouvoir lire Camille Laurens à nouveau et très bientôt. « (…) La sexualité me fascine (…) toute la construction sociale se dissout dans le rapprochement des corps ou, si elle se maintient, c’est qu’il n’y avait qu’elle : l’obsession de la maîtrise, la peur ou la négation de l’autre, la volonté de pouvoir. Le sexe, sinon, c’est le moment de partage le plus juste et le plus fragile, où le désir et la tendresse nous rendent généreux, où le présent ressemble à s’y méprendre à l’amour, et souvent on s’y méprend, on s’abandonne au feu, on s’y jette dans savoir qu’il brûle, comme un innocent (…) rien de nocif en nous, ne pas nuire, enfin ne pas nuire, ne vouloir que le bien, ne recevoir que le bien (…). Raconter le sexe, c’est montrer l’humanité, sa possible bonté, sa puissance transfiguratrice tout comme sa faiblesse partagée, l’acceptation du sort commun qui sert de toile de fond à la vie. Ou bien la haine, la domination, la honte. »

J'ai eu du mal à comprendre qui était qui, réellement. Et d'ailleurs même en l'ayant lu, je ne suis toujours pas sûre de moi... Est-ce fait exprès ? Pour qu'on soit tout aussi perdu que l'héroïne ? C'est assez gênant de ne pas avoir vraiment le fin mot de l'histoire. Cependant, j'ai trouvé le thème intéressant, et clairement il est très bien écrit.

Pourtant sujet qui me tentait bcp, mais narratrice dépressive et fil narratif mal foutu

J'attendais beaucoup de ce livre, peut-être trop finalement. Je n'ai pas adhéré à la trame narrative, et pour être honnête, à la fin du roman, je ne suis pas sûre de l'avoir complètement comprise. Plusieurs niveaux d'énonciations qui m'ont perdue puis lassée.

Je ne sais pas ce que j’ai le moins aimé, si c’est le ton, l’agressivité, cette histoire qui repart en boucle et qui n’a plus vraiment de sens, qui perd même de son intérêt tellement j’ai trouvé cela grotesque à la fin dans son ultime version/vision… Bref, je ne sais plus! Ce livre m’a démoralisé le temps de sa lecture, le thème du temps qui passe sur nous les femmes, sur notre pouvoir de séduction sur le fait que nous sommes reléguées en vieille occasion au fond d’une casse pour être préférées par la jeunesse et nouveauté ! Heureusement, de terminer ce roman m’a redonné le sourire 😁 Bref, si vous hésitez, choisissez un autre livre…