Chroniques de l'oiseau à ressort

et la réalité n'est peut-être pas la seule vérité. L'onirisme des romans de Haruki Murakami me porte et me séduit à chaque fois.

Mon cher Franz, Toi que j’ai rencontré dans un restaurant japonais, m’offres un livre dont tu n’es toi même visiblement pas sorti. Alors a mon tour… L’oiseau a ressort est entré dans ma vie, avec sa narration de porcelaine et ce regard oblique sur les petits défauts du réel. Un monde plus grand donc, mais je trouve quand même que les japonais mangent moins de riz que je ne m’y attendais. Carence du traducteur? Influence du base ball sur le narrateur? Peut être que quand il mange du riz il n’en parle pas car c’est comme de respirer au fond d’un puit? Quand l’eau est dangereuse, c’est qu’il faut changer de place. Quitte a tordre le destin. Merci Franz

Ceux qui connaissent déjà Haruki Murakami savent bien qu’il est absolument impossible de résumer ses romans. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. Ils savent également qu’ils sont tellement riches, complexes, peu explicites et qu’on passe forcément à côté de beaucoup de choses, chacun y piochant ce qu’il peut, ou ce qu’il veut. Une fois de plus, celui-ci ne fait pas exception. Parmi les multiple thématiques abordées dans cet ouvrage, on peut citer, en vrac, une réflexion sur le monde du travail et la vie quotidienne au Japon, le traumatisme de la guerre en Chine, et de la débâcle de 1945, la culpabilité, la manipulation politique et individuelle, l’importance du rêve, la difficulté d’assumer ce que l’on est ... Autant de thèmes, et bien d’autres, qui passent, comme un rêve éveillé dans ce roman envoûtant qui réussit l’exploit, malgré ses digressions et ses récits en apparence sans liens les uns avec les autres, de repêcher le lecteur juste quand il a l’impression d’être complètement perdu. L’auteur nous perd, nous hypnotise, nous présente l’un après l’autre une multitude de personnages pas toujours liés les uns aux autres, avant de nous récupérer, in extremis. Chroniques de l’oiseau à ressort est un roman qui peut passer en quelques pages de la violence la plus noire à la poésie la plus lumineuse, de l’horreur à l’humour, de tragique au comique, toujours en finesse, sans la moindre lourdeur. Un roman à la fois poétique, réaliste, fantastique, historique, onirique ... Un roman que l’on referme comme on sort d’un rêve, enchanté au sens premier du terme, encore un peu paumé, avec l’impression d’avoir saisi quelque chose d’important, même si on ne comprend pas tous les détails. Pendant ce temps l'oiseau à ressort remonte le temps.

Je l'ai lu y a qlq années et quelle claque. Dommage que je ne puisse pas trop le conseiller vu que les bouquins de Murakami sont quasi impossibles à décrire...

850 pages dévorées en sept jours. Impossible de le lâcher. Le pouvoir d'Haruki Murakami: vous tenir en haleine à chaque instant, vous empêcher de penser à autre chose, même livre fermé. J'ai retrouvé mon chamboulement de Kafka sur le rivage ici, alors que j'avais peur de ne plus ressentir cela. Ne passez pas à côté.