Une excellente surprise à la lecture de ce roman, alors qu’au bout d’une centaine de pages je ne savais pas encore où Abel Quentin allait m’emmener. Puis, toutes les pièces de l’étrange puzzle de la vie de Jean Roscoff s’assemblent pour nous entraîner dans une course folle, un tourbillon d’idées et de concepts. Avec beaucoup d’humour et de recul, l’écrivain décrit un homme malmené par les réseaux sociaux, les médias et qui devient un punchingball entre la fachosphère, les communautaristes, les journalistes,… Un roman qui n’a pas vocation à dénoncer mais qui éclaire beaucoup sur les bouleversements actuels de notre société.
Jean Roscoff est un universitaire retraité, il lui semble être passé à côté d’une brillante carrière et son divorce le laisse seul face à ses problèmes d’alcool. Sa jeunesse militante avec Harlem Désir et Julien Dray l’ont maintenu dans les engagements politiques et sociétaux de sa génération. Aujourd’hui, désormais libre de toute obligation, il décide d’écrire un livre sur un poète américain méconnu. Mais cet essai va le mettre sur le devant de la scène, façon bad buzz !
En tant qu’homme, blanc, hétéro, il est dangereux de donner son avis sur le fond de ce roman sans avoir l’appréhension de déclencher une réaction en chaine incontrôlable sur les réseaux sociaux. Quoi qu’il en soit, Abel Quentin a réussi le tour de force, d’évoquer des sujets extrêmement clivant grâce à un grand talent d’écriture, un œil acéré sur les tensions de notre société et surtout avec beaucoup d’humour.
Un très bon roman
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