djematsu- 23/10/2024

Le fou du bus

Euh... C'est mon quatrième Dostoïevski et, dans "Les carnets du sous-sol", on explore une fois de plus les bas fonds de l'humanité. On suit un homme, sans nom et sans identité autre que la méchanceté et le mépris, dans une introspection qui ne résulte à aucun moment d'une remise en question. La première partie nous offre un monologue interminable et peu accessible plein de contradictions. L'homme du sous-sol, qui se vante d'être un homme intelligent et en perpétuelle amélioration au point de mépriser tout le monde, se voit finir par se mépriser lui-même en raison de sa lâcheté et de son manque d'honnêteté. La deuxième partie paraît plus accessible mais ne l'est finalement pas forcément puisque ça devient un récit. Elle nous raconte une histoire et, bien que celle-ci soit simple à comprendre, la dimension philosophique l'est beaucoup moins. On humanise le personnage à travers ses tourments et la description de ses actes mais on comprend rapidement que l'homme n'a aucune intelligence sociale. Bien qu'au début de la seconde partie, j'ai cru qu'il se méprisait, j'ai vite compris que l'homme du sous-sol s'aime autant qu'il se déteste et s'admire autant qu'il se méprise. Il se connaît intrinsèquement et déteste le monde à travers son propre prisme, il sait ce qu'il pense et se berce d'illusions quelques instants avant de s'envoyer la vérité en pleine face. Le récit lui-même se termine sur la contradiction du personnage qui promet de terminer ses carnets mais qui finalement ne le fait pas. En bref, une lecture dense et riche de sens qui nous exaspère autant qu'elle nous intéresse.