Katouchka- 03/05/2021

Un livre dont on ne sort pas indifférent, vraiment pas.

1911. Yakov Bok fraîchement arrivé de son village natal s’installe à Kiev, bien décidé à y trouver une vie meilleure. Yakov est réparateur. De ses doigts, il répare tout. Et là, à Kiev, c’est sa vie qu’il veut réparer après le départ de son épouse, partie pour un autre... Yakov est Juif. Loin d’être anodin dans cette Kiev du début du XXeme siècle qui a connu d’ignobles pogroms et qui garde des quartiers entiers interdits aux Juifs. Alors, quand un jour dans l’un de ces quartiers, un enfant est découvert assassiné, Yakov, le Juif, est le coupable tout trouvé. Lui, qui taisant son identité, y a travaillé... Tout agnostique est-il, le voilà accusé d’avoir tué ce petit gars pour on ne sait quel rituel juif fantasmé par les chrétiens. La vie de Yakov bascule. Les geôles russes, la torture, le froid et l’humidité, la faim, la peur deviennent son quotidien. Tout l’accuse. Toutes ses vérités deviennent des preuves aux yeux de ceux qui veulent le voir coupable. Il doit avouer. Mais comment avouer ce que l’on n’a pas commis ? Kafkaïen. Yakov lutte au prix d’atroces souffrances, mais il lutte contre ses bourreaux. Il lutte pour sa vérité. Ce livre est grand, très grand car il oblige chacun d’entre nous à regarder en face cette haine, cette inhumanité, cette violence dans lesquelles l’Homme bascule si facilement et si régulièrement dans l’Histoire. Il nous faut tous lutter impérativement, absolument pour que la solidarité, l’humanité, le respect gagnent.