Fabrice est un survivant, un survivant d'un attentat commis dans un cinéma. Juliette, sa copine est morte, comme beaucoup d'autres ce soir-là. Fabrice n'a même pas été blessé... Il traverse les jours qui suivent hébété, ne pouvant dormir, revoyant sans cesse les mêmes scènes, celle où il aurait pu tenter de sauver Juliette... celle où il lui aurait avoué qu'il ne l'aimait plus : ils ne seraient pas allés voir ce film et Juliette ne serait pas morte... Culpabilité, stress post-traumatique, Fabrice plonge dans une détresse abyssale... Jusqu'au moment où il rencontre Clarisse, une flic, croisée au Bastion, un peu par hasard... Entre Fabrice et Clarisse c'est immédiatement passionnel, Fabrice rejoint le monde des vivants ! Mais Clarisse est mariée et au lendemain d'un week-end passé en amoureux, elle disparaît...
Pour Fabrice, c'est l'enfer qui s'ouvre à nouveau : pour ajouter à l'angoisse qui le transperce, le voilà suspecté... Comment faire reconnaître son innocence et surtout, comment retrouver Clarisse, sa lumière ? Comment se sortir de ce cauchemar ?
Ce roman n'est en rien un polar, mais c'est un vrai roman noir, très noir dont le lecteur ressort totalement broyé par la descente aux enfers de Fabrice...
La première partie qui relate l'attentat puis les jours qui suivent est très réussie, on est avec Fabrice et Juliette au Grand-Rex, on ressent toutes les émotions de Fabrice... Lorsqu'un drame survient, un deuil, une mort violente, comment surmonter cette épreuve et se reconstruire (la résilience dont on parle maintenant un peu à tort et à travers !) ?
La seconde partie me laisse plus mitigée, je trouve que l'auteur a un peu forcé le trait, joué avec trop d'invraisemblances... Néanmoins, la narration est telle qu'on est pressé de tourner les pages, de savoir jusqu'où Fabrice ira par haine ou par amour.
Pourtant, le tout en fait un livre poignant, un livre qui se lit presque en apnée...
Le commissaire Christophe Molmy était le patron de la BRI lors des attentats du 13 novembre 2015 et est intervenu au Bataclan avec ses hommes. En lisant son témoignage lors du procès des attentats terroristes*, on ne peut qu'être admiratifs pour ces forces de l'ordre et on peut penser (peut-être à tort) que ce roman est une sorte d'exorcisme pour son auteur...
* extrait de la déclaration de Christophe Molmy à la barre, le 23 septembre 2021 : "La première image, c'est une salle, la fosse qui est remplie de corps. Je ne sais pas combien, mais je pense qu'il y en avait des centaines par terre. Il n'y avait pas de bruit. On entendait quelques personnes gémir, mais personne ne bougeait. Pendant longtemps, les personnes qui essayaient de se lever pour s'enfuir ou dont le téléphone sonnait ou qui appelaient à l'aide se faisaient tirer dessus depuis les balcons par les terroristes. Il y a cette odeur de sang et de poudre aussi qui prend à la gorge parce qu'il y a eu de très nombreux tirs.(...) Près de 90 corps, c'est inimaginable. On n'était pas prêts à ça, mais personne n'est préparé à ça. On a tous été marqué. Il y a des choses qui nous reviennent. Ça fait partie de notre histoire" "
Plongée et contre plongée 🎞️🎬🖤
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