Matcha Mademoiselle- 16/04/2024

Hypocrite

J'ai une relation conflictuelle avec les éditions de Minuit... Le titre est intriguant et provocateur, il marque les esprits et on se demande comment un éditeur si prestigieux, quoique révolutionnaire, peut promouvoir la non-lecture ? Je pensais m'amuser, ça m'a déprimée. Ça m'attriste de pas me souvenir assez de mes lectures et de ne pas avoir une mémoire encyclopédique capable de me souvenir de TOUT et de TOUT connaitre (le passage sur Montaigne m'a fait beaucoup de peine). Je pars du principe que pour pouvoir donner son avis sur une histoire, un livre, il faut avoir tout lu. Que l'œuvre, peu importe sa qualité, mérite qu'on la respecte suffisamment pour la considérer dans son entièreté (ou à défaut, assumer ne pas l'avoir lu ou préciser qu'on l'a lâché en cours de route). Et, ce livre dit presque que ça ne sert à rien de lire, car dans tous les cas personne ne s'y attache réellement et puis à la fin, on s'en souvient plus. Le livre partait bien avec sa table des abréviations, mais il y a beaucoup trop de citation et d'exemple tiré d'autres livres pour quelqu'un qui fait l'éloge de la non-lecture et nous montre clairement qu'un commentaire de surface avec des jolis mots suffit à donner l'impression de s'y connaitre. Autrement, on peut dire que j'ai apprécié ou du moins trouvé intéressant les réflexions sur le contexte et la bibliothèque collective qui prime sur le texte en lui-même, aussi sur la subjectivité du livre-écran et la représentation personnel que l'on a de chacune des histoires. L'idée de désacraliser la culture (et la culture de la lecture) part d'une bonne intention, mais je la trouve mal orchestrée (je préfère Daniel Pennac et ses 10 droits du lecteur ~). Je ne sais pas à quoi je m'attendais, après tout, je déteste l'hypocrisie. Moral de l'histoire : il faut avoir la confiance d'un homme blanc pour réussir dans la vie.