Joseph Portedor, jeune garçon au destin peu ordinaire, possède un don fascinant : il peut deviner les secrets enfouis, ressentir les maux cachés d’une simple pression de la main. Avec ce pouvoir étrange, il devine des choses que les autres ignorent — une grossesse à peine commencée, la fatigue d’un cœur qui bat à bout de souffle, ou encore l’histoire silencieuse des objets qu’il touche.
Après la mort de son père au champ d’honneur, Joseph et sa mère emménagent sur l’île de Tounis, à Toulouse. Alors que sa mère fait le ménage dans un bordel, Joseph y consulte discrètement chaque samedi, utilisant ses talents pour aider ceux qui en ont besoin, malgré son jeune âge.
Mais sa vie bascule réellement lorsqu’il croise la route d’Anima Halbron, une jeune fille juive, sa voisine du dessous. Anima est tout aussi fascinante que Joseph est mystérieux. Elle a des "oreilles de lutin" et un caractère acéré, une langue venimeuse qui cache des blessures invisibles. Son père lui a appris à jouer du Schumann, et à travers la musique, Anima porte en elle un passé lourd de sens.
Joseph, malgré son enfance marquée par les absences et la fragilité de son don, se jure de protéger Anima. Entre eux, un lien indéfectible se tisse, fait de silences partagés, de regards échangés, et d'une complicité grandissante. Dans un monde toujours hanté par les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale, leur relation devient un refuge, une raison d’avancer. Joseph, avec sa tendresse et sa force silencieuse, semble prêt à tout pour la préserver du danger, sans vraiment comprendre toute la portée de son propre sacrifice.
Ce roman est LA belle surprise de cette rentrée littéraire pour moi. Je ne m'attendais pas à l'aimer autant !
Le petit Joseph est un garçon à la fois naïf et attachant, petit garçon qui grandit, devient homme avec depuis la mort de son père , ce besoin irrépressible de protéger ceux qui ont été blessés, sa mère, Anima.
Autour de Joseph il y a toute une palette de personnages aussi foisonnants que détonants, des personnages hauts en couleur.
L'écriture de Guillaume Sire est fluide, vive et à la fois poétique.Il sait distiller chaque émotion avec délicatesse, sans jamais en faire trop.
Les chapitres sont courts, 2-3 pages, ce qui apporte beaucoup de rythme à la lecture, les pages se tournent toute seules et l'histoire est tellement addictive.
L'auteur aborde le déracinement, la guerre, la différence, mais aussi l’amour protecteur et la quête de soi. Sire nous fait naviguer entre passé et présent, entre tragédie et espoir.
Je ne m'attendais pas à aimer autant ce roman, à la fois mystérieux et profondément humain.
Une belle découverte
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