Jmgruissan - 28/05/2023

Un livre démoniaque

Cela va être compliqué de faire la chronique de la Maison des Feuilles, en premier lieu car c’est un livre complexe dans le fond et la forme, mais surtout parce que je ne suis pas sûr d’avoir tout saisi. La Maison des Feuilles est un texte vertigineux quasiment hypnotique. Il est écrit à trois voix. Tout d’abord, il est question d’un film le « Navidson Record » dont les images montrent la vie de la famille Navidson dans leur nouvelle Maison. Ensuite, c’est Zampanò qui a fait des recherches et analyses sur le film. Enfin, le troisième récit est celui de Johnny Errand, qui rédige une sorte de journal intime. Là où le livre se transforme en abîme, c’est que les trois textes sont en interaction permanente. Cependant le texte fait aussi écho à cette Maison particulière dont les murs semblent s’agrandir, et dont les couloirs deviennent des labyrinthes sombres et froids. Une histoire terrifiante dont Lovecraft aurait certifié la puissance narrative de Danielewski. Celui-ci rajoute encore une couche de complexité dans la forme du texte (écrit en miroir, à l’envers, en triangle,…) avec des notes et des annexes qui renvoient en avant, en arrière, c’est-à-dire un autre labyrinthe. La lecture devient parfois épuisante, seul le désir d’en découdre avec les mots, permet de tenir. Johnny Errand est employé dans un atelier de tatouage. Un soir, il reçoit un coup de fil de son ami Lude lui proposant de le rejoindre pour visiter l'appartement d'un vieil aveugle nommé Zampanò, récemment décédé. Dans l'appartement, les deux hommes découvrent un manuscrit rédigé par Zampanò lui-même, l'étude académique d'un film documentaire intitulé le Navidson Record. Navidson a décidé de filmer la vie de sa famille dans leur nouvelle maison. Un jour en rentrant chez eux, la famille découvre une nouvelle pièce dans la maison. En étudiant cet étrange phénomène, Will Navidson s’aperçoit que les dimensions internes de la maison excèdent celles externes, et la maison semble s’agrandir de jour en jour. Jusqu’au moment où un couloir sombre et froid apparaît dans le mur de leur salon. Sa longueur suggère que le couloir devrait s'étendre dans leur jardin, mais tel n'est pas le cas. A partir de maintenant, mystères et terreurs s’amplifient. C’est donc une véritable expérience littéraire que nous propose Danielewski. Un labyrinthe stylistique dans lequel il développe aussi des thèmes comme l’architecture, l’enfance, les mythes antiques, la folie, l’amour, la mort. Tous ces thèmes se font écho au sens propre et figuré. Cette maison aura-t-elle raison de votre santé mentale… Avez-vous eu des expériences littéraires très spéciales ?

Morgane

Bonjour, Quel avis constructif et intéressant ! Malgré la complexité je vais m'y tenter 😀 Merci ! Pour ma part, je n'ai eu d'expérience littéraires TRÈS spéciale.

445 jours