Flora_bouquine- 26/08/2024

Une pépite

Après un drame dans lequel elle a tout perdu, Astrid décide de vendre sa maison et d'acheter une maison en montagne. La masure est abandonnée mais cela ne la dérange en rien. Au coeur de cet isolement, Astrid va petit à petit s'en faire un cocon qu'elle ne quitte que pour faire quelques courses, aller à la librairie et marcher dans la nature. Soraya traverse les montagnes accompagée de sa tante. Les deux femmes fuient la guerre en Syrie et cherchent à rejoindre la France. Un périple long et harassant d'autant plus que Soraya est enceinte et Ibtissam est malade. Séparées du reste de leur famille, c'est avec beaucoup d'espoir qu'elles espèrent arriver à destination malgré la faim, la soif et la fatigue. Deux femmes et des histoires qui se rencontrent et s'entremêlent. Avec beaucoup de délicatesse et de poésie, l'autrice nous emmène sur le chemin de la résilience à travers Astrid et Soraya, dont les douleurs indicibles qui les broient vont petit à petit s'apprivoiser. Deux femmes brisées, dont les souvenirs les assaillent et ce poids qui se posent sur leurs épaules, sur leur âme. Cette douleur qui parfois s'atténue mais qui gronde toujours en elles. Astrid et Soraya ne se livre pas, elles savent toutes les deux que chacune a vécu un traumatisme, elles les sentent dans leur regard, dans certains gestes. Il y a une certaine pudeur mais surtout beaucoup de bienveillance. Marie Pavlenko traite avec sensibilité de thèmes comme le deuil, l'exil, et la résilience, tout en mettant en avant la solidarité et l'amitié. J'ai été happée du début à la fin par ce roman et je me suis énormément attachée à Soraya et Astrid. J'avais envie de les serrer dans mes bras, de les réconforter. Je me suis imaginée dans cette masure avec elles, avec le feu du poêle crépitant regardant les flocons de neige tombés par la fenêtre. Astrid et Soraya auront longtemps une place dans mon esprit et dans mon coeur. Une pépite de la rentrée littéraire que je vous invite à découvrir si cela n'est pas déjà fait .