J’étais très curieuse de lire le nouveau roman de l’auteur de En attendant Bojangles que j’avais adoré. Le sujet du livre m’attirait, une mini miss américaine qui va souffrir de cette enfance exposée et voudra se venger de sa mère qui la trimbalait de concours en concours.
Florida, de son vrai nom, Élizabeth, est très belle et pas trop bête, comme le lui a dit sa mère. La première assertion la conduira à la catastrophe et le lecteur peut effectivement trouver que c’est un comble, Stendhal ne disait-il pas : « La beauté est comme une promesse de bonheur », eh bien dans le cas de Florida, il s’est planté, c’est même une promesse de malheur. Est-ce que l’auteur exagère en décrivant la descente aux enfers d’une ravissante enfant ? Il est certain que la situation est extrême, Olivier B. aime apparemment le thème de la famille dysfonctionnelle, mais si dans Bonjangles, l’enfant adorait tout de même ses parents et sa mère complètement irresponsable, ici c’est tout le contraire. On touche au summum de la démesure. De la haine. De la folie à l’état pur.
On pourrait se dire, après tout, c’est pas si terrible, il y a des enfants qui connaissent des situations bien pires que de se dandiner le week-end devant un jury, et ne cherchent pas à se venger.
C’est là où l’auteur est très fort, car il arrive à nous faire toucher du doigt cette haine puissante que ressent Élizabeth pour ces concours. Une haine qui va se déplacer sur ses parents. Son écriture est encore une fois, très précise, mais ici la poésie laisse la place à un humour caustique, et le lecteur se fond dans la pensée de Florida et c’est très dérangeant d’approcher la haine de si près, une haine qui semble se nourrir d’elle-même, comme si c’était un venin qui une fois inoculé dans le corps de sa victime la contaminait tout entière.
Et pourtant, j’ai été gênée par cette haine et je n’ai pas toujours donné raison à Élizabeth, car le roman n’est pas seulement une dénonciation de l’exploitation des enfants, mais aussi une sorte de roman noir sur les rapports familiaux où tout est question d’interprétation, de vision et d’amour. Florida n’aime rien. C’est peut-être cela la tristesse de l’histoire, ne rien aimer et disparaître comme une poupée gonflable que l’on perce avec une aiguille. Pschitt !!!
J’ai beaucoup aimé ce roman, très sombre, et j’ai compris à la fin pourquoi je ressentais toutes ses émotions mélangées pour Florida : c’était bien le but de l’auteur qui loin de se satisfaire d’un manichéisme facile, ouvre toutes les portes, et c’est vertigineux…
SAISISSANT !
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