Lou Knox- 18/03/2022

La désobéissance civile

Rien à foutre. Quitte à perdre des contacts virtuels (je pense que je m'en remettrai, sinon tu sais dans la vraie vie on pourra se taper des clopes et boire un coup sur la plage), je suis content d'armer mon idéal apolitique avec ce genre de lectures. Parce que ouais, c'est pas anodin qu'en plein climat électoral, ressorte cet essai, véritable manifeste de la résistance passive à l'État et au gouvernement. Et ça me rend encore plus fier de défendre Gallmeister pour le parti pris de le publier. Bang-Bang ! Sorti en 1849 et aux États-Unis, ce récit à la fois lyrique et poétique (comme quoi on peut faire de la politique sans te prendre pour une buse ni que ce soit chiant au point de préférer zapper sur The Voice) n'a pas vraiment pris de rides, ou alors très peu. (Et encore on s'en bat les steaks, ça fait un peu d'Histoire américaine en perf', ce qui n'est pas vraiment un mal si tu veux mieux comprendre le brol mondial dans lequel on est entrain de plonger, tête baissée et -no future- pieds devant). Si t'as lu ça fait un peu penser au Discours de la servitude volontaire, de La Boétie. T'as l'habitude, je m'égare. On va rentrer dans le vif du sujet. Foutu en taule pour n'avoir pas voulu payer ses impôts pendant 6 ans, l'auteur de Walden se positionne contre l'esclavagisme qui sévissait au sud des States et contre la Guerre du Mexique et explique en quoi on peut protester le pouvoir mis en place, sous forme de non-violence, et qui par la suite a influencé des pontes du genre Gandhi ou Martin Luther King (et ce serait pas étonnant qu'on retrouve des similitudes avec les discours de Starhawk, Thoreau faisant parti des références, j'ai de fortes chances de croire qu'elle en a déjà lu). Le principe de révolution pacifique serait-il encore possible ? Bah lis ça et réfléchis quand tu devras aller mettre ta petite enveloppe dans l'urne dans les prochains mois qui vont venir, avant de célébrer le deuil national. So long my friend ! Ah et au cas où qu't'ai encore des doutes petit un c'est traduit par le génial Jacques Mailhos (traducteur d'Edward Abbey, Ross Macdonald et du puissant James Crumley) et j't'ai foutu un petit extrait - pas au pif - pour que tu sois avertis avant de te lancer dedans. « Lorsque je vois un gouvernement qui me dit : « La bourse ou la vie », pourquoi devrais-je me hâter de lui donner ma bourse ? Il peut-être en proie à de grandes difficultés et ne savoir que faire - à cela je ne puis rien. Il doit se débrouiller tout seul, commei je le fais moi. Inutile de pleurnicher. Je ne suis pas responsable du bon fonctionnement de la machine sociale. Je ne suis pas le fils de l’ingénieur qui l’a conçue. Je vois que, lorsqu’un gland et une châtaigne tombent à côté l’un de l’autre, il n’y en a pas un des deux qui demeure inerte pour laisser l’autre croître; ils obéissent tous deux à leurs lois propres, et germent, poussent et prospèrent du mieux qu’ils peuvent, jusqu’à ce que l’un, peut-être, finisse par faire de l’ombre à l’autre et le détruise. Si une plante ne peut vivre conformément à sa nature, elle meurt. Il en va de même pour un homme. ».

Christelle.Mege

Henri David Thoreau était un écrivain américain (classique) et philosophe visionnaire. Il avait tout compris de la vie politique et de ses dérives.... Je partage son goût pour la solitude et la nature. Il est d'ailleurs en stock dans ma liseuse. Je ne sais pas s'il se vend encore en version papier.... Merci Lou Knox. J'aime la plupart de vos sélections. Bon weekend !! 🙂

979 jours

Lou Knox

Merci ! Et pour vous répondre il est encore publié aux éditions Gallmeister et au Mot et le Reste dans de supers traductions 😌

979 jours

Christelle.Mege

Merci Lou!! Si j'ai des coups de cœur et des goûts communs, je vous le dirai. La littérature et le cinéma sont mes passions principales depuis l'enfance. A bientôt pour d'autres commentaires. 🙂

978 jours

Lou Knox

Avec plaisir ! Je ne suis pas notifié quand vous laissez un commentaire alors ne vous inquiétez pas si je mets du temps à répondre ! À bientôt :)

978 jours