L’écriture énigmatique de Paul Auster m’a emportée une fois encore 🎞️ ⏳
Paul Auster a ce don d’écrire des histoires énigmatiques, dans lesquelles chacun peut trouver un sens particulier (ou pas de sens du tout peut-être pour certains). J’aime particulièrement ses mises en abyme, et elles sont nombreuses dans cet ouvrage.
Dans Le livre des illusions, le narrateur s’appelle David. Il est veuf et a perdu ses deux enfants et son épouse durant un accident d’avion. Le roman relate, à la première personne du singulier, sa lente reconstruction. C’est l’obsession de David pour un acteur du cinéma muet dénommé Hector Mann qui le ramène petit à petit dans le monde des vivants.
Les vies s’entremêlent, et Paul Auster questionne les rencontres, les jeux du destin. À chaque moment important, il interroge : qu’aurait été la vie de David ou d’Hector Mann si, à cet instant précis, tel événement n’était pas arrivé ? Ce que nous vivons, ce que nous partageons : est-ce que tout n’est qu’illusion ? Comment agit l’espoir dans toute cette mécanique ?
Les thématiques sous-jacentes sont diverses et finement traitées. La mémoire, la trace que nous laissons sur Terre et dans la vie des autres. L’art, sa construction, ses imbrications avec le réel, son rôle. L’amour, le fusionnel, le nécessaire, le fugace, l’éternel (il y a d’ailleurs une très belle scène durant laquelle une femme se meurt à mesure que l’homme qu’elle aime termine son manuscrit. Lorsqu’il comprend la malédiction, il n’hésite pas à brûler le fruit de son travail pour la ramener à la vie).
Enfin, le parallèle avec Chateaubriand est fascinant. Ce dernier a exigé que son œuvre soit publiée après sa mort, quand Hector Mann exige que tout ce qu’il a produit soit brûlé à la sienne. Toute trace doit disparaître. Comme si sa vie n’avait finalement été qu’une illusion.
L’écriture énigmatique de Paul Auster m’a emportée une fois encore 🎞️ ⏳
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Le livre des illusions
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