MimiBu- 19/04/2024

Captivant 🧙🏻‍♀️♥️

Un roman historique captivant comme je les aime ! Une plongée au cœur du XVIIème siècle où vous rencontrerez Entgen Luijten, une femme accusée de sorcellerie. Arrêtée et enfermée en attente de son jugement, Entgen remontera le fil de sa vie à travers ses souvenirs et partagera son triste quotidien depuis son cachot. Accusée de sorcellerie parce qu’elle connaît la nature, les plantes et leurs vertues ; parce qu’elle est solitaire, indépendante, insoumise et n’attend rien de personne ; parce qu’elle ne ne se conforme pas aux attentes de la société et plus particulièrement de l’Eglise. Une femme qui a résisté toute sa vie aux commérages sur elle et n’en avait que faire, qui a su tenir tête à sa mère obnubilée par la religion. Puis, aujourd’hui, une femme qui résiste au cachot, a la faim, au froid, à la torture, à l’isolement sans jamais lâcher, en restant digne et sûre d’elle. Entgen ne renoncera pas, elle continuera de porter sa voix haut et fort pour ne pas se laisser calomnier. L’histoire vraie de cette femme m’a révoltée, remplie de colère, et en même temps, génératrice d’une grande force. J’ai été, ô combien admirative de cette femme d’une force incroyable. Tant de qualités pour décrire cette femme que j’ai adoré rencontrer à travers ce récit. Entgen est dotée d’une vraie force de caractère. Elle n’est pas comme les femmes de son époque, tournées vers la religion pour qui la vie en elle-même est un péché, au contraire, Entgen est libre, indépendante, frondeuse. Elle est observatrice et à l’écoute de la nature dont elle sait décoder le langage : l’influence de la lune et ses phases qui permettent de savoir quand semer, planter ou récolter ; le soleil, le comportement des animaux annonciateurs du temps à venir, les vertus médicinales des plantes et herbes aromatiques. Entgen n’a pas peur de parler, de se faire entendre, elle n’a pas peur de faire des tâches qui incombent aux homme comme marchander, négocier, se rendre seule à la taverne..À une époque où la religion prend toute la place dans la vie des gens et la société, Entgen vit pour elle, accepte et assume qui elle, ses croyances, ses forces et ses faiblesses, sa sexualité et sort des carcans dictés par l’Eglise et le patriarcat. Ce livre, c’est aussi une réflexion philosophique sur le bien et le mal, sur la place occupée par la religion à cette époque et l’influence que cette dernière avait sur les citoyens et notamment les femmes. L’autrice met également en lumière une vie à l’écoute de la nature - chose qu’on ne fait plus aujourd’hui non plus. Un roman résolument féministe, superbement documenté, rendant hommage à toutes ces femmes victimes, accusées à tort, calomniées, torturées, tuées sous couvert de sorcellerie, emprise démoniaque, magie noire. J’aurai voulu rester encore longtemps avec Entgen, partager encore encore ses connaissances de la nature, la voir continuer à faire face avec cette assurance à l’adversité et mener sa vie comme, elle, elle l’entend.