La Suède n’est pas épargnée…

L’écriture de ce polar social est nerveuse, fébrile ce qui donne au récit une certaine tension. Les personnages sont complexes : il ne s’agit pas simplement de l’opposition économique pauvre enfant blanc riche délaissé/pauvre enfant noir défavorisé, mais surtout de l’environnement familial et social Malin Perssin Guilito casse les codes sur la fracture sociale avec cette amitié née sur une aire de jeux : la connexion est immédiate entre deux gamins que tout devrait opposer, et dont la petite délinquance tourne à la violence après leur rencontre avec le caïd local et la drogue. Ce livre pointe la responsabilité d’une société en déliquescence, des parents défaillants, de l’école et de la police dépassée. Ce texte m’a appris que la Suède ne semble pas épargnée par la gangrène des gangs et d’une jeunesse à la dérive. Malgré tout, je n’ai pas retrouvé l’intensité d’un polar qui tient en haleine jusqu’à son dénouement.