On ne ressort pas indemne de cette lecture. Bien que la pièce d'Anouilh occupe une part importante du récit, le sujet c'est bien la guerre. Celle du Liban dans les années 80. George, le narrateur, n'a pas de lien direct avec celle ci, si ce n'est ses engagements politiques anti fa et pro palestinien dans la France giscardienne. George s'engage auprès de son ami malade à réaliser le rêve de ce dernier: faire jouer Antigone à Beyrouth par des comédiens de toutes les confessions qui se massacrent au Liban. Il quitte femme et enfant pour tenir sa promesse mais confronté aux atrocités de la guerre, son cœur explose, incapable de résister à la déflagration. Antigone est une tragédie, la guerre est une tragédie. En se rendant au Liban, George écrit la sienne. Certes ce n'est pas sa guerre et d'aucun pourrait juger son obstination à se confronter aux réalités d'un conflit armé comme le caprice d'un Européen en mal d'engagement politique, lui qui commence à se ranger mais George ne ment pas. Il ne tait ni sa peur ni son envie de quitter ce théâtre macabre. Mais la guerre l'attrape, le broie et l'efface. Furieux, atroce, magistral.
La guerre est une tragédie
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