Duc de Reichstadt- 27/02/2023

Critique

Les réprouvés. C’est ainsi qu’Ernst von Salomon qualifie cette génération d’Allemands désœuvrés de l’entre-deux-guerres. A la sortie de la première guerre mondiale, l’auteur nous montre l’impuissance d’une jeunesse faisant face au diktat du traité de Versailles de 1919. Elle subit l’humiliation de l’occupation Française, mais aussi des incessantes provocations polonaises. Cette même génération frustrée de n’avoir pas eu l’honneur de participer à la défense du “Vaterland” car trop jeune ainsi que de l’incompréhension de la défaite de la “Deutsches Heer” permet d’y dégager une forte violence politique, entre communistes, francs-tireurs et autres mouvements nationalistes. Rajoutez à cela une République de Weimar affaiblie, de nombreuses tensions sociales et économiques afin d’obtenir un cocktail explosif. Voilà le contexte difficile que décrit l’auteur. L’aperçu qu’il nous offre est torrentiel, cru et complet. Du début à la fin l’auteur réussi à nous transmettre chacun de ses propres sentiments ; de la haine la plus profonde qu’il a pour les communistes, mais aussi pour son amour sans pareil de sa patrie, et tout cela sans ménagements. A l’exemple d’Orage d’Acier d’Ernest Jünger, il dévoile une précision sans pareil pour les scènes de combats et de violences. Ce roman est une capture d’image à un “instant t”, son auteur un témoin clé.