L'archipel du Goulag : 1918-1956 : essai d'investigation littéraire

Ce livre est le témoignage poignant de tout un peuple, dont la voix fut souvent tue sous Staline. Si, sans trop de surprise, il peut prendre aux tripes, il peut également nous arracher un sourire, soit par le cynisme de l'auteur, soit par les preuves que la bonté continue d'exister même dans les pires endroits et moments. A lire, avec beaucoup de pauses.

A la lecture de ce témoignage on se demande toujours comment le communisme a pu garder une image romantique et bohème de libération des peuples, ce fut tout le contraire. Ce livre devrait faire partie du programme scolaire lorsque l’on aborde l’URSS et le communisme de façon générale. Une lecture dont on ne revient pas indemne

L’auteur raconte les horreurs des goulags sans aucun filtre avec une justesse d’écriture. A la suite de cette lecture votre vision du communisme idéaliste sera fortement modifiée…

un monument de la littérature russe que cet ouvrage dans lequel Soljenytsyne décrite l’univers des camps d’internement soviétiques sous l’ère stalinienne. Le récit, publié en 1974 est criant de vérité puisque l’auteur, dissident du régime soviétique, y a séjourné pendant 8 ans à la suite de l’interception de sa correspondance avec un ami d’enfance à qui il confiait son avis sur l’orientation que prenait son pays sous l’ère stalinienne. Il n’en fallut pas plus pour qu’il soit condamné au titre de l’article 58 du code pénal (activité contre-révolutionnaire). Il nous décrit tant la vie dans les camps que les faits qui pouvaient vous y mener mais également à l’absence d’avenir qui touchait les prisonniers à leur sortie, la plupart du temps condamnés à la relégation perpétuelle au fin fond des steppes du Kazakhstan, l’auteur y restera pendant 6 années avant d’être réhabilité en 1956. Le traitement des « Zek », les détenus, est absolument sidérant. Au final, si l’objectif affiché de Staline n’était pas l’éradication directe des détenus à l’instar d’Hitler, dans les faits, le traitement qu’il leur était réservé permettait d’arriver à la même fin. Alimentation limitée, travaux forcés effectués dans des conditions météorologiques épouvantables, lumière du jour permanente dans les dortoirs etc… Peu en revinrent… La version que j’ai lue est une version résumée, allégée de tout de même près de 900 pages. Je dois avouer qu’au-delà de l’intérêt pour un sujet bien peu abordé, je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu parler des goulags au lycée ou alors « comme ça en passant », la lecture est compliquée notamment par un lexique spécifique qui a tendance à perdre le lecteur. Il m’aura fallu près d’un mois et demi pour en venir à bout mais je le conseille, il s’agit d’un témoignage assez extraordinaire.

Ce livre m’a fortement bouleversé et il m’a appris à quel point l’homme, le pouvoir, pouvez détruire les individus. La peur, les tortures, la manipulation, le travail sont ici les moyens de soumission des personnes… j’oublie la faim et l’instinct de survie. Des milliers de personnes en sont morte. Il est toutefois bon de, a quel prix, certain on su nous rapporter se qui s’est passé. C’est un livre à lire absolument.