Pierre- 03/10/2024

L’horreur en union soviétique !

Ivan Denissovitch Choukhov est un zek (prisonnier), condamné au Goulag pour une fausse accusation d’intelligence avec l’ennemi en 1941. Il a purgé huit ans sur les dix. Et comme bon nombre de ses compagnons d’infortune, il ne fait aucun doute qu’arrivé à la fin de sa peine, cette dernière sera doublée sans aucune raison.  « Une journée d’Ivan Denissovitch » revient sur cette journée parmi tant d’autres où Choukhov tente de survivre dans les conditions atroces du Goulag. Le froid hivernal, la frugalité des repas, les fouilles, les inspections incessantes et les brimades des gardiens. L’unique réconfort d’Ivan, il le trouve dans le travail manuel. Sa brigade : la brigade 104 est affectée à la construction d’un bâtiment. Il retrouve ponctuellement goût à la vie, sa discipline au travail lui permettant de s’échapper mentalement et d’oublier momentanément sa condition. Jusqu’au retour à son baraquement et dans l’attente de revivre une journée similaire. Ouvrage d’une importance historique ! Une journée d’Ivan Denissovitch raconte pour la première fois l’horreur des camps staliniens. Une expérience vécue par Alexandre Soljenitsyne, accusé à tort en pleine Seconde Guerre mondiale d’avoir critiqué la politique de Staline, son expérience du goulag transparaît dans ce premier roman. Publié sous Khrouchtchev – qui avait à cœur de dénoncer les abus de son prédécesseur – c’est un livre qui sera reçu avec tiédeur par les milieux de gauche et qui vaudra plus tard (sous Brejnev) à son auteur l’expulsion de l’URSS. En dépit de son aspect historique, je dois reconnaître m’être ennuyé pendant cette lecture. La faute à un style oral que je trouve maladroit, et peut-être à une traduction qui fait ressembler ce texte à un pastiche de Céline. Le style n’est pas uniquement à mettre en cause. Si on se doit d’être horrifié de certains traitements, la redondance de certaines actions, tout ce qui attrait aux travaux de maçonnerie notamment, vient alourdir inutilement le récit. Un livre à lire pour son aspect historique. N’ayant pas lu d’autres livres de Soljenitsyne, je ne peux pas le conseiller pour découvrir l’écrivain.