Les aventures de Casanova

Il y a longtemps que je voulais me lancer sur l’histoire de ma vie de Casanova, à la fois pour la qualité littéraire du texte et pour la vie sulfureuse de l’aventurier. Sur le premier point, il n’y a rien à redire : ce vénitien d’origine est d’une intelligence extrême, écrit très bien en français et avec un très beau style très vivant. Le second point est en deux parties : - il y a de nombreux passages sexuels mais qui a mon point de vue ont été enjolivés et développés lors de la rédaction. Que tant de bonnes fortunes arrivent dès le départ à un abbé (sa première tentative de carrière…), c’est difficile à croire... j’ai surtout l’impression que le côté sulfureux était pour les lecteurs de l’époque, pour qui les textes d’amour à plusieurs devaient être plus rares (ne pas oublier d’ailleurs que la réputation de Casanova vient de son autobiographie) ; - la vie de l’aventurier est quant à elle passionnante. Il présente la vie du peuple, de la bourgeoisie et de la noblesse et de la façon dont chacun essaye de s’en sortir… On sent que la carrière ecclésiastique est un moyen comme un autre de faire une carrière (et que la foi n’a pas grand-chose à voir là-dedans…), que la petite noblesse désargentée ne survit que grâce a la charité, etc... Donc au final, la vision d’un esprit éclairé sur la vie de son temps, et le plaisir de lire une autobiographie que ni Chateaubriand ni Rousseau malgré leurs immenses qualités n’auraient pu rédiger…