On est pas obligé hein. De se soumettre à la violence, d’accepter celle qui assouvie, de tolérer celle du quotidien qui s’immisce lentement ou de se résigner à la croiser. Ne pas l’accepter c’est la regarder, la connaître, l’anticiper et y faire face. Parce qu’elle est partout autour de nous, dans ces tenues qu’il ne faut pas porter en tant que femme, dans ces propos qu’il convient de taire en tant qu’homme, dans ces humiliations d’adultes en tant qu’enfant. Alors on a pas de solutions miracles si ce n’est être convaincu et vivre sans peurs, sans se fouetter dès qu’il faut refuser, sans se blesser pour éviter celle du bourreau. Dans « la voix des bêtes, la faim des hommes » on suit une « meneuse » de loups, qui vagabonde dans une société médiévale soumise aux sévices des hommes avec pour seule arme sa capacité à sentir les gens et situations. Elle refuse d’entrer en combat directement, elle préfère accompagner les autres et les entourer de son savoir pour les aider à ne plus accepter. Jamais elle ne prône l’agressivité comme solution à celle subit. Elle trace une route forte faite de convictions et d’insoumission. C’est incroyablement bien écrit et illustré car sous la violence qui nous est transmise, seul réside le refus de s’y abaisser. On en sort convaincu qu’à notre tour on a le droit et le devoir de refuser, pacifiquement et intelligemment tout ce qui nous contraint et nous maintient loin de nous même.
Une des meilleures sortie de 2023
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