Asphalte

Je n'avais jamais rien lu de Dave Eggers. Je le découvre avec La Parade, son dernier roman paru chez Gallimard. Eggers nous conduit dans un pays dans lequel une guerre civile vient de s'achever. Le Nord et le Sud rebelle se sont violemment opposés. Le Nord a gagné et, pour célébrer la paix, une route reliant les deux zones doit être asphaltée. À son achèvement, une parade doit avoir lieu dessus. Les délais sont courts, une date précise est fixée. Une multinationale, envoie deux travailleurs chargés de réaliser l'ouvrage sans perdre de temps. Voila le point de départ. D'abord abstrait le récit prend corps et humanité à mesure que les deux collègues progressent dans leur ouvrage. Aux consignes très strictes de sécurité et à leur aride respect, s'opposent peu à peu les digressions de l'un qui conduisent l'autre à s'ouvrir au monde qu'il traverse. La tension née du délai à tenir est entretenue par l'opposition de mentalité des deux hommes autour de qui tout le projet vacille pendant que leur progression vers la capitale ralentit. Cependant, au milieu d'une humanité déchirée par la guerre peine terminée et la vie qui tente de tenir comme elle peut, des lueurs d'humanité salvatrice, sordide, parfois triste ou violente éclairent le périple des hommes via les rencontres qu'ils font. Eggers trace ici l'histoire des gestes et ouvrages qui portent parfois l'humanité en souffrance à bout de bras. Il pose aussi la question de savoir comment les guerres terminent. Pour le savoir, rendez-vous aux toutes dernières pages du livre. Je n'avais jamais lu du Eggers. Je crois que je vais rattraper mon retard