Lou Knox- 10/12/2022

La cloche de détresse

Il y a quelque chose de l’ordre du respect silencieux qui s’impose à la lecture de La Cloche de détresse.
 Bien que fourni en cynisme, en humour pince-sans-rire, en poésie - figeant à la fois le temps, la nature, et un certain mépris pour l’esthétique humain (avis purement subjectif), cet unique roman de l’autrice nous invite directement à venir voir ce qui se passe sous cette cloche de détresse ; une mélancolie dépressive et déprimante aux teintes citadines et conformistes propre à l’Amérique du Nord - urbaine, des années 1950. J’aime Sylvia Plath, elle agit sur moi comme ces gros blocs de savons aseptisés qui, mélangés à juste ce qu’il faut d’eau très très froide, vous décrassent l’intérieur et vous laissent KO sur le rebord du lit à moitié à poil et complètement imperméable aux minutes qui défilent. Esther Greenwood brille de par son intelligence, elle excelle en écriture, et va le temps d’un été profiter de toutes les exaltations que permet New-York quand on est une jeune étudiante. Le retour à la maison, son quotidien et la perception de ce que réserve l’Amérique lorsqu’on est une jeune femme vont rapidement l’obliger à créer un vernis aussi factice que superficiel, qui ne demande qu’à craquer. Ça m’a fait vriller de lire la tentative - ratée - d’Esther d’en finir avec la vie. On voudrait insuffler à Sylvia cette même ponctuation sonore qui martèle le coeur de son héroïne (je vis, je vis, je vis) et. Pfiou. Meilleure façon d’achever 2022 si tu veux tout savoir. - traduit de l’🇺🇸 par Michel Persitz - #sylviaplath @limaginaire_gallimard #limaginairegallimard #autrice #litteratureamericaine #laclochededetresse #thebelljar #poetry #poesie #bookstagramfrance #avislecture