La drogue et les lettres

Une fois couchée sur le papier, la drogue pure qui a inspiré Caroll nous parle directement, sans que nous ayons à reproduire l'expérience. Il n'y a pas à dire, le récit est souvent drôle, absurde à souhait et furieusement psychédélique (pour l'époque aurais-je osé). L'univers décrit est tellement enfantin du fait de ses références qu'on pourrait croire être spectateur de l'esprit de la petite Alice sujette malgré elle à l'ilinx de l'illicite... Carroll est un farceur, on le sent bien. Au fond quelle place attribuer au rêve et à la véracité de la réalité ? L'expérience irréelle peut-elle aussi nous enseigner qui nous sommes ? Car notre manière de réagir lorsque l'on confronte notre être est également la manière de savoir de quoi il est fait. Qui l'on est au fond. Et comme conclut Carroll : "qu'est-ce que notre vie sinon un rêve ?"