« Je suis une Légende », c’est un roman survivaliste qui a donné lieu à un film (très anecdotique car très éloigné du livre) avec Will Smith mais dont on peut imaginer aussi qu’il a inspiré les auteurs de « The Walking Dead », au moins en partie. 1976, une épidémie mortelle à ravagé la planète, transformant les vivants mais aussi les morts en vampires. Robert vit reclus dans sa maison, barricadée et aménagée : la nuit il reste enfermé à double tour alors que les vampires assaillent sa maison, le jour il arpente la ville en tuant le plus de vampires endormis qu’il rencontre. Il vit, plutôt il survit, au jour le jour, cherchant dans cette solitude une raison de vivre et de continuer. Lutter contre l’alcoolisme, chercher à comprendre la maladie (pas pour la guérir (encore que…), mais pour la satisfaction intellectuelle de la comprendre), chercher une raison de continuer à vivre, seul, désespérément seul. Assez fascinant au début, même si évidemment on y croit pas des masses (et d’ailleurs lui non plus, il ne comprend pas comment la légende des vampires a pu prendre vie), le roman le reste au moins jusqu’à ses derniers chapitres, un peu décevants et confus. L’action ne se focalisant que sur un seul personnage, forcément, il devient très vite attachant, même si parfois la solitude le ramène vers des instincts primaires. On en apprend assez peu sur sa fille décédée et un peu plus sur son épouse, dont la mort aura été l’épreuve ultime qui aurait pu lui faire perdre la raison. Si on croit peu au contexte, en revanche, l’aspect survivaliste et psychologique du roman est assez bien vu, ses réguliers coups de mou, ses découragements, ses espoirs fous qui s’évanouissent, il y aurait largement de quoi baisser les bras et de temps en temps, il les baisse. C’est cette profondeur psychologique qui manquait un peu à l’épatant « Seul sur Mars », auquel on pense quand même de temps en temps à la lecture de « Je suis une Légende ». Les derniers chapitres sont déconcertants, parce qu’à la psychologie succède brutalement la sociologie et sans vouloir trop en dire, je pense que même si on peu être dépointé que les choses se terminent ainsi, d’un point de vue « Darwiniste », c’est quand même assez pertinent. Agréable à lire, avec un suspens dosé comme il faut, pas trop long et sans jamais sombrer dans le gore, « Je suis une Légende » vaut bien mieux que le film éponyme !
Soli-solitude
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