L’exploration du satanisme via les pratiques des occultistes et autres spirites du XIXÈME siècle - ainsi que part l’étude en parallèle de l’histoire de Gilles de Rais - a marqué le début d’une lente conversion de Joris-Karl Huysmans au catholicisme. En se plongeant ainsi dans une documentation aussi ténébreuse, cela aurait pu avoir l’effet inverse. Car à plonger son regard dans l’abîme, ce dernier plonge également dans le regard de celui qui l’observe, comme le veut le fameux adage nietzschéen.
Cette conversion est avant tout une réaction à un siècle qui a placé raison, progrès et matérialisme au-dessus de toute autre considération que l’élévation de l’être. En sa qualité de critique d’Art, Huysmans ne pouvait que s’éloigner du naturalisme d’un Zola, dont il critique l’œuvre via la création de son double romanesque : Durtal. Dès le premier chapitre, il pourfend l’œuvre du créateur des Rougon-Macquart en la qualifiant de « compilation de fait-divers », lui reproche d’avoir substitué une approche scientifique et aride au détriment des sentiments humains.
On retrouve chez Durtal la même tendance que chez le Des Esseintes de « À Rebours » à professer ses goûts d’esthète en matière d’Art, d’architecture et dans d’autres divers domaines. Il s’appuie toujours sur une grande documentation et sa grande érudition, le tout servi par un vocabulaire inusité qui ne manquera pas de perdre le lecteur contemporain.
La grande originalité réside probablement dans le dialogue mystique qui s’instaure entre les différents protagonistes que sont Des Hermies (l’ami médecin de Durtal), Carhaix le sonneur de cloche - pieux et dévot - de l’église Saint-Sulpice et Gévingey : l’astrologue tombé en disgrâce. S’ils ont de nombreux désaccords doctrinaux, ils se retrouvent dans le constat d’un affaissement de la morale et d’un siècle malade de son idéologie du progrès.
Bien sûr « Là-bas » demeure célèbre pour l’évocation des atrocités commises par Gilles de Rais, et par l’introduction de Durtal dans les messes noires parisiennes via sa maîtresse : Hyacinthe Chantelouve. À certains égards, elle incarne l’éternelle tentatrice et pécheresse, détournant le croyant de Dieu.
Un rejet de la volupté similaire au serment de célibat des futurs prêtres rentrant au séminaire.
Peut-être est-ce là le moyen qu’a trouvé Huysmans pour signifier son début de conversion ?
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icolas
J'adore ce roman. Impossible d'oublier les scènes où Gilles de Rais court dans la forêt, mais aussi les discours de Carhaix sur les cloches. Les scènes avec Chantelouve comptent moins, maintenant que j'y repense. Elles m'ont plus fait rire qu'envoûter...
Plongée dans l’abime…
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icolas
J'adore ce roman. Impossible d'oublier les scènes où Gilles de Rais court dans la forêt, mais aussi les discours de Carhaix sur les cloches. Les scènes avec Chantelouve comptent moins, maintenant que j'y repense. Elles m'ont plus fait rire qu'envoûter...
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