Pierre- 11/09/2022

Une autre facette de Romain Gary

Décidément on ne peut guère faire plus polymorphe comme écrivain que Romain Gary. « Clair de Femme » est une autre démonstration de la variété de sa prose. Elle demandera ici un peu de concentration. C’est un livre qui ne s’offre pas au lecteur comme ses autres productions. Pas tant par la complexité de la syntaxe ou du vocabulaire que par l’avalanche de réflexions qui s’amoncellent tout au long de cette histoire. Se déroulant en une nuit où deux êtres endeuillés - l’un par la mort de sa femme et l’autre d’une fille (à cela s’ajoutant la folie du mari) - vont apprendre à se découvrir et tenter de reproduire cette entité que l’on nomme « le couple ». Je dois le reconnaître: je n’ai pas été sensible plus que ça à la thématique du livre. Une relecture bien plus tard me le fera peut-être découvrir sous un autre angle ? Les pensées du personnage principal qui s’écoulent telle une avalanche, parfois sans lien l’une avec l’autre, m’ont rendu la lecture par moment indigeste. Heureusement que Gary étant un auteur dont on peut facilement extraire des aphorismes; il reste après la lecture des fulgurances, des passages où son sens de la formule fait mouche: « Il ne suffit pas d’être heureux séparément pour être heureux ensemble » Mais globalement je reste sur ma faim. Il s’agit du troisième livre que je lis de l’auteur. Je ne désespère pas de retrouver un ouvrage qui m’a autant ému que « La promesse de l’aube ». Au suivant !