maxorwell- 23/05/2020

Généalogie de la pensée camusienne

« Ma source est dans l’Envers et l’Endroit, dans ce monde de pauvreté et de lumière ». Ce premier essai, récit philosophique, autobiographique d’un jeune homme de 22 ans et préfacé 20 ans plus tard par l’auteur introduit brillament l’oeuvre de Camus. L’amour, l’absurde, l’homme face à la mort, l’exaltation de la vie, la conscience et la révolte s’enracinent dans cette oeuvre pionnière de la pensée camusienne. Tout, ou presque, y est rassemblé. Puisque « Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre », Camus cherche avant tout être conscient du monde qui l’entoure avant d’être heureux. Né en Algérie dans un quartier pauvre mais « placé à mi-distance de la misère et du soleil », ce climat méditerranéen qui l’a épargné de tout ressentiment intrinsèque à sa misérable condition. Allant même jusqu’à y puiser son inspiration, il se réjouit de ne jamais avoir d’envie de luxure, se contentant d’éprouver « l’admirable silence d’une mère et l’effort d’un homme pour retrouver une justice ou un amour qui équilibre ce silence » qui illustre ce désarroi du plus jeune âge. Ce cheminement intellectuel va le conduire à l’immense oeuvre qu’il nous a offerte. « Entre cet envers et cet endroit du monde, je ne veux pas choisir ». Camus exalte déjà l’homme et sa révolte qui sommeille en lui. À lire sans modération