ClaireBdBd- 11/02/2024

Comme écouter une vieille amie

Je ne suis pas très friande des non-fictions. Autant je considère la lecture comme un acte d’émancipation, un biais d’apprentissage mais aussi, surtout pour mon usage personnel, comme un moyen d’évasion. Alors je suis toujours un peu réticente à entrer dans la non-fiction, surtout autobiographique. J’ai du mal à entrer dedans. J’ai aussi du mal à comprendre à quel moment on peut penser que sa propre vie puisse intéresser au point de faire un livre (alors, bien entendu, sauf quand on s’appelle Simone de Beauvoir ou qu’on a vécu une expérience qui mérite que les gens en apprennent plus). Alors pourquoi avoir acheter et lu celui-ci ? L’influence et la couverture, BIEN ENTENDU (car la chair est faible). Je l’ai lu car j’avais besoin de faire le deuil de ma lecture passée et que je ne me voyais pas m’investir à nouveau dans un nouvel univers. Et je me suis surprise à beaucoup aimer. L’autrice parle ici de son adolescence et de son entrée dans l’âge adulte, et moi, elle m’a eu dès les premières pages en évoquant sa relation avec internet et MSN quand elle était ado. Oh le doux goût de la nostalgie qui vient étreindre le coeur ! Puis par la suite, on la suit avec attention avancer dans les méandres de l’entrée dans l’âge adulte, avec son lot de fêtes très (trop) alcoolisées, sa quête désespérée de relations amoureuses. Oui, Dolly Alderton parle d’amour, c’est écrit dans le titre. Elle parle de l’amour des autres - physique, romantique, l’importance du regard d’autrui sur soi, surtout celui masculin -, d’amour de soi mais aussi d’amour sororal. Et je crois que ce dernier point est la plus étonnant et le plus important. Il y a ses reflexions sur la société, son évolution, et son lot de petites crises intérieures au fur et à mesure que les années passent. Si je ne pouvais pas faire écho de sa vie avec la mienne, certains sujets ont résonné plus que d’autres. Comme ce sentiment de recherche personnelle et de finir par se trouver, se retrouver, être en paix avec soi même quand passe la barre des 30. Lire ce livre, c’était un peu comme prendre un café avec une amie d’enfance. C’est intéressant, drôle et tendre par moment.