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Résumé
Dans cet essai, l'auteur montre l'importance de la question coloniale pour le cours même de la Révolution française et dans ses nombreuses répercussions idéologiques et juridiques. Il rappelle à quel point, de Diderot et Raynal à la Société des Amis des Noirs, la contestation de la colonisation esclavagiste a permis à de nombreux révolutionnaires d'argumenter leur condamnation du fait colonial. Il redonne à de nombreux acteurs trop souvent laissés dans l'ombre - Garran-Coulon, Polverel, Sonthonax, Milscent... - la place qu'ils méritent. Question peu étudiée car, Jaurès excepté, pour les principaux historiens de la Révolution - Michelet, Mathiez, Lefebvre, Soboul -, on dirait que les colonies, la traite, l'esclavage, tout cela ne serait qu'un à-côté négligeable en face des grands problèmes français et européens. De même, la mémoire collective hexagonale semble avoir depuis longtemps oublié ces événements, de manière à ne pas avoir à mettre au même degré de gloire les vainqueurs blancs de la Bastille et des Tuileries, et les vainqueurs noirs des planteurs de Saint-Domingue (mais aussi des Anglais) et, plus tard, des Français de Bonaparte. Une chronologie détaillée complète utilement cet essai. «Le livre d'Yves Benot figurera parmi les plus neufs, et aussi les plus actuels, parce qu'à travers l'Histoire, il nous parle d'aujourd'hui. Cet épisode "colonial" de la Révolution a été constamment méconnu dans notre mémoire collective, et l'a été aussi, paradoxalement, par les historiens.» L'Humanité «L'ouvrage d'Yves Benot permet de faire émerger un "impensé" de notre histoire, cette figure de l'Autre, intégrée jusqu'à l'ignorance.» Le Monde diplomatique