Sublime royaume

un fil de souvenirs alourdi par les transmissions transgénérationnelles et la découverte du gouffre des troubles psychiques… c’est comme ça que Gifty nous guide dans son quotidien, sans nous faire confiance d’abord, jusqu’à s’épuiser de ce poids trop important de la quête, perte, redécouverte de sens, de spiritualité, de parentalité, de fraternité, d’attachements et de racines, et alors tout nous livrer, tout en pudeur, tout en simplicité. Ce livre nous emporte avec lui sur les discussions que l’on fuit pour nous rappeler à quel point elles sont nécessaires, à quel point nous en avons besoin. Le silence, le racisme, la santé mentale, le refuge, l’interculturalité, le savoir, la religion, les croyances, la peur, la confiance, la solitude, le rejet, la famille sont autant de thèmes que Yaa Gyasi nous permet d’affronter et avec lesquels elle nous permet de nous réconcilier.

Un roman touchant qui traite de multiples sujets tels que l’immigration, l’identité, la religion, la maladie mentale, la perte et l’addiction qui est l’élément déclencheur du récit. C’est la première fois que je lis un roman autour de ce mal qui peut être expliqué par bien des facteurs. Comme pour Americanah ce que j’ai apprécié ce sont les questionnements du personnage principal quant à/ sur son identité et sa place dans la société américaine en tant qu’africaine. Son attrait pour la science également qu’elle oppose à la religion de sa mère et qui l’éloigne de celle-ci. Ce que je retiens de cette lecture, entre autres, c’est que l’immigration est bien plus qu’un simple flux de personnes, bien plus qu’un voyage d’un point A à un point B et que tant que cela ne sera pas appréhendé comme le projet de vie qu’elle représente elle continuera de créer des êtres tiraillés. Le livre est bien écrit mais parfois lent, long mais je pense que c’est une volonté de l’auteure.