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Résumé
La Mégère apprivoisée The Taming of the Shrew Devant un clochard à qui l'on fait croire qu'il est un riche seigneur se réveillant d'un coma délirant de quinze ans, des comédiens représentent une pièce. Il y est question de la jeune Katherina mariée de force à Petruccio, un gentilhomme de passage à Padoue où elle demeure avec sa soeur et son père, qui ont tous deux hâte de se débarrasser de cette « mégère » dont personne ne veut. Petruccio entreprend alors de la dompter. Face à un regard modelé par plusieurs décennies de féminisme, cette comédie peut-elle encore faire rire ? Shakespeare fait-il l'apologie de la soumission des femmes au désir de l'homme, ou bien fustige-t-il l'aliénation à laquelle le mariage soumet la moitié de l'humanité ? Katherina, figure transgressive par excellence, d'une folle complexité, pourrait bien être une rebelle asservie plutôt qu'une mégère apprivoisée. Cette ambiguïté parcourt toute la pièce. Et la brillante traduction d'Emmanuelle Favier l'assume pleinement, laissant à chacun et chacune la liberté de son interprétation. La pièce interroge, dérange, fascine, et confirme combien l'oeuvre de Shakespeare reste incisive et troublante à une époque où la question du consentement est d'une brûlante actualité.