Carole & Clark

Vincent Duluc raconte avec style l’histoire derrière la légende de Lombard et Gable, couple mythique de Hollywood. Le journalisme sportif mène à tout à condition d’en sortir. Vincent Duluc est un bel exemple . Grande plume du journal “L’Équipe”, son expertise du football et son style font référence depuis des années. Avec son premier roman “Le Cinquième Beatles”, en 2014, qui racontait l’extravagante personnalité du footballeur anglais George Best, il avait déjà prouvé qu’il pouvait largement déborder du cadre du terrain de sport. Avec “Carole & Clark”, il s’aventure encore plus loin, avec le même sens du rythme et des phrases qui font mouche. Pas évident, au premier abord de s’attaquer à la légende de Carole Lombard et Clark Gable, couple mythique de Hollywood. Vincent Duluc brosse un microcosme où tout le monde couche avec tout le monde pendant que le code Hays impose la pruderie à l’écran. Le personnage principal de l’histoire, c’est Carole Lombard qu’il décrit en femme puissante. Beauté au visage égratigné par une cicatrice, séquelle d’un accident de voiture, elle parle comme un marin, sait se faire une place dans ce milieu de machos. Mécontente du scénario plus léger d’un film dans lequel elle était engagée, elle s’énerve en plein tournage : “Avec qui faut-il baiser pour quitter cette série B ?” quant à son idylle avec Clark Gable, surnommé “le roi” de Hollywood, elle fait remarquer aux journalistes qu’à “trois centimètres près, on l’appellerait la Reine”... Ce n’est pas le coup de foudre mais ils sont tombés amoureux, finalement. Ils se marient, en secondes noces, s’installent dans un ranch à San Bernardo. Le drame se noue en janvier 1942, Lombard part à Indianapolis pour lever des fonds pour l’armée. Un triomphe. Mais, soucieuse de savoir Gable en tournage avec Lana Turner, elle choisit l’avion plutôt que le train pour le retour à Los Angeles. Elle s’écrase près de Las Vegas. La fin du crépuscule de Clark, dans les brumes de l’alcool, remarié mais jamais vraiment séparé de Carole, à côté de laquelle il sera enterré en 1960.