Le consentement

Non.  Bon allez d’accord, je vais étayer mon propos ! Lire « Le consentement », c’est être tout d’abord un petit peu troublé. Troublé par cette sensation assez désagréable que nous allons être déçu de quelque chose. Et vlan, cela nous tombe dessus au détour d’une page. Oui, dans la littérature aussi, les salauds peuvent être défendus, gagner des prix, être défendus par leurs pairs qui excusent leurs déviances car leur œuvre artistique est brillante. Séparer l’œuvre de l’artiste, n’est ce pas un sujet qui fait grand débat ces derniers temps ? D’accord ! J’ai bien conscience que compte beaucoup plus ici l’avis de l’œuvre intrinsèque. Que dire du livre à part du bien ? Raconter son histoire, mettre à nu un pan de sa vie douloureux, dénoncer des actes abjects au dépend de son intimité la plus profonde est un acte que je considère comme extrêmement courageux. J’ai le plus profond respect pour les personnes réussissant à libérer leur parole. Quand la manière y est, comme dans ce livre de Vanessa Springora, cela rend l’expérience beaucoup plus troublante. En le lisant, ce livre m'a fait ressentir beaucoup d'émotions bien différentes, de la colère, du dégoût, de la pitié, mais l'envie de continuer pour écouter le témoignage. Les petites références à Baudelaire ou à Proust jallonent ces pages et nous prouvent que l'auteure a un amour fou pour la littérature, qu'un idiot lui a retiré un temps. A toutes les V, tous les V (car il en est question aussi), ne laissez pas les G, ces pathétiques et artistiquement laids G, guider votre intellect. Pour tous les G, existant malheureusement encore G, hum… Well… Ouah ! C'est demago, mais ça fait du bien !

J'ai hésité à lire ce roman j'avais peur que le sujet soit dur mais en même temps j'avais envie de découvrir cette histoire. Et je dois dire que j'ai beaucoup aimé le style d'écriture et la façon de nous présenter les choses. Mais surtout quel courage que d'oser briser ce silence dans le milieu artistique, de ces choses qui rappelons le se sont déroulées à une autre époque mais qui malheureusement fait tellement écho à la notre avec les trop célèbres affaires Weinstein ou encore Roger Ales pour ne citer que des affaires récentes et le hastag balance ton porc ou Me Too ! Ce qui me revenait en lisait ce récit c'était comment ça se fait que jamais il ne se soit fais prendre entre le tourisme sexuel à Manilles et ses soirées, émissions ou hôtels auquels il allait accompagné de jeunes adolescentes, des adolescentes pas des femmes ! C'est hallucinant ! Bravo pour ce beau témoignage, quel courage a cette femme.

Mon avis : Un résume n’est, à mon sens, pas forcément nécessaire car je pense que tout le monde a entendu parler de ce livre choc qui vient de paraître. Il s’agit du témoignage de V. sur son enfance et surtout son adolescence ; de sa rencontre, à 14 ans, avec G., un écrivain cinquantenaire qui l’a séduite en dépit de toute morale. Qu’est-ce que le consentement ? Consentement physique, c’est assez évident. Mais qu’en est-il du consentement moral ? Est-on, à 14 ans, assez mature pour décider d’une relation avec un homme qui pourrait être son père ? Ce livre traite avec beaucoup de talent le sujet de l’emprise d’un homme sur une jeune fille, de la manipulation professionnelle dont il fait preuve afin de corrompre son esprit et d’asseoir sur elle sa toute-puissance. Un homme qui claironne dans ses livres (si on peut appeler comme cela ces torchons) son penchant pervers pour les très jeunes filles et garçons. Qui explique sans complexe son ignoble goût pour le tourisme sexuel où contre rémunération, il abuse de gamins de 11 ans. Sans honte. Il n’a aucun tort, bien sûr. Ce sont les jeunes filles qui n’arrivent pas à résister à son charme, son charisme. Bien sûr. Parallèlement, ce qui est d’autant plus choquant c’est que tout le monde le sait, et personne ne dit rien. Pire, ses écrits dégueulasses sont publiés. Encensés même. Quoi, donc au nom de l’art, on peut faire ce qu’on veut ? Le fait d’être un « intellectuel » excuse et permet les pires horreurs ? À gerber. « Autre époque, autres mœurs » Non. Ça ne tient pas ça, pour tenter de vous disculper, de vous absoudre de vos fautes. Complices, c’est tout. Lecture éprouvante mais nécessaire. Pour redonner la parole aux victimes, et arrêter de tout autoriser à ces pervers, arrêter de leur trouver des excuses, des explications. Il me laisse avec une rancoeur tenace, une haine à l’égard de ordures.

... si vous ouvrez ce livre, prévoyez votre après-midi car vous ne pourrez pas le refermer avant de l’avoir terminé. Bien écrit, simple, compréhensible et direct. Pas de place au doute. Ni au fait que la société de l’époque s’est bien rendue coupable ... de silence voir d’encensement de l’auteur 🤬

Bravo à l'auteure pour s'être autant dévoilée, quel courage ! Ce rėcit est indispensable pour comprendre la vrais notion du consentement, avec tout ce que celui ci à de complexe et de nuancer. Je le conseille 😉